Aujourd'hui, mon réveil sonne. Comme chaque jour. Et, comme chaque jour depuis bien longtemps, trop longtemps, je me réveille seule, sans Lui, sans sa chaleur, sans ses bras qui m'enlaçaient...

 Quelques années plus tôt

Je travaillais, comme tous les jours, au café. J'étais encore arrivée en retard, et pour la peine Minto "me laissait faire son service", chose courante...Après m'être changée et avoir travaillé pour 5 toute la journée, je dus une fois de plus faire la fermeture, les autres étant "occupées". Ceci fait, je suis retournée me changer. Seule dans les vestiaires, lumières éteintes, je me mis à pleurer. Encore. Je pleurais sans cesse depuis déjà plusieurs semaines, dès que j'étais seule. Je n'avais pas envie qu'on me pose les éternelles questions "Qu'est-ce qui se passe ?" "Ca va ?" "Pourquoi tu pleures" et j'en passe...Ce qu'il se passait ? C'était simple...Masaya en avait tout simplement assez de devoir me protéger en tant que Chevalier Bleu, car il était trop fatigué pour réaliser son rêve de devenir champion mondial de kendo, et parce qu'il commençait à trouver ça bien trop dangereux. Alors, pour ne plus se transformer, il m'avait dit des choses affreuses avant de me quitter pour toujours et à jamais. Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il m'évitait, prétextant des "sorties entre potes", de la famille malade à qui il devait rendre visite, des punitions,...Mais, il y a tout juste une semaine, il m'avait finalement tout avoué. Et maintenant, j'étais là, en sous-vêtements dans les vestiaires à pleurer comme une pauvre cloche. Quand d'un seul coup, la lumière s'est allumée, ce qui m'a stoppée net dans mes sanglots. J'ai essayé d'essuyer mes larmes aussi rapidement que possible, mais, il était inévitable qu'on remarque qu'elles avaient coulé...Et bien coulé. Je devais sûrement avoir de longs fils noirs sur les joues -à cause de mon maquillage- et une tête de déterrée. Ce n'est qu'après toutes ses réflexions inutiles que je me suis demandée qui pouvais bien se trouver en face de moi, qui pouvait avoir ouvert la porte et allumé cette pièce, qui était pourtant très bien sans cela; sombre et triste. Comme mon humeur...A présent, la pièce était devenue rayonnante, ses couleurs chatoyantes se heurtant les unes aux autres et frappant mes pupilles de façon à m'aveugler...La personne inconnue s'avança à pas feutrés vers moi, qui ne pouvais la distinguer. Ce n'est que lorsque deux bras musclés se posèrent délicatement dans mon dos que je compris que la seule personne encore présente ici -à part Masha et, bien sûr, moi-, c'était Shirogane. Je commençais à y voir plus clair, bien que les quelques larmes restantes au bord de mes yeux rendaient tout un peu flou. Je voyais en effet ses cheveux dorés, donc certains me chatouillaient le visage. Il me glissa à l'oreille "Je ne sais pas pourquoi tu es triste, mais si tu veux en parler, je suis là pour t'écouter. Tu peux tout me confier...". Sa voix était...Douce ? Gentille ? En tous les cas, elle ne ressemblait en rien à la voix coléreuse et exigeante que j'avais l'habitude d'entendre. C'était très loin de sa voix de meneur...Mais, j'ai trouvé que ça lui allait très bien. Je chuchotais timidement un "Merci" avant de fondre à nouveau en larmes. Il me serra un peu plus fort contre lui et monta l'une de ses mains jusqu'à mes cheveux, pour les caresser de haut en bas. Il répéta ce geste pendant longtemps...Peut-être une heure, peut-être deux ? Ou alors n'étaient-ce que 10 minutes ? Moi, je pleurais, encore et encore, je me sentais en sécurité dans ses bras, je pouvais enfin extérioriser toute ma peine à pleins poumons sans avoir peur d'être entendue et surprise par quelqu'un. Quand j'ai arrêté de pleurer, je suis restée dans ses bras, et il a continué de me caresser les cheveux. J'étais si bien, que j'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Puis, je réalisai quelque chose...J'étais toujours en sous-vêtements...Et lui n'était pas beaucoup plus habillé; il ne portait pas de T-shirt...Gênée, je le repoussai vivement...Peut-être un peu trop brutalement, parce qu'il a paru vexé...Je lui ai demandé de me laisser m'habiller, sous-entendant qu'il sorte, mais, il s'est contenté de se retourner. Une fois habillée, je l'ai enlacé par derrière, et, surpris, il s'est crispé un moment. Quand je l'ai, pour la seconde fois, remercié, il s'est détendu, a détaché mes mains de son corps, s'est retourné et m'a fixée droit dans les yeux. Il s'est doucement penché sur moi, mon regard ne voulait plus quitter le sien. D'un seul coup, plus rien n'existait autour de nous; plus de vestiaires, plus de café, plus rien. Il continuait à approcher son visage du mien, lentement, beaucoup trop lentement à mon goût. Le prenant de vitesse, j'ai posé mes lèvres sur les siennes. Ainsi débutât un long baiser passionné qu'aucun de nous deux n'avait envie de briser. Mes mains trifouillant ses cheveux, les siennes posées sur mon dos et mes hanches, nos langues s'entremêlant...Tout cela était si merveilleux...Jusqu'à ce que cette satanée pendule, idée de Minto pour ne pas rater son thé, ne sonne onze heure du soir...Là, prise de panique, j'ai détaché mes lèvres des siennes, et je l'ai toisé d'un air choqué, chose qui a eu l'air de l'amuser..."Ne t'en fais pas, quand je suis arrivé, il était déjà 21h30, alors j'ai pris soin d'appeler tes parents pour leur dire que tu rentrerais tard parce qu'on faisait une fête, et qu'il était possible que tu ne rentres pas du tout..." m'a-t-il dit de sa "nouvelle" voix, avec un sourire rassurant. "Tu as envie de rentrer chez toi ?" - "Non, pas vraiment..." - "Dans ce cas, tu vas devoir dormir dans mon lit, sauf si tu veux passer la nuit sur le sol" - "Très bien".

C'est ainsi que, pour la première fois, je dormis avec lui...Et, j'en étais sûre, ça ne serait certainement pas la dernière...

Seulement voilà...Chaque bonne chose a une fin...Et la vie ne souhaite pas m'offrir le bonheur...

"Pour toujours et à jamais", la durée de ma séparation avec Masaya...

"A jamais et pour toujours", la durée de mon amour pour toi...

"Beaucoup trop courte", la durée de ta vie...

Un conducteur ivre...Une route exposée à une pluie torrentielle...Toi, sur ta si belle moto rouge, venant me chercher chez moi pour m'emmener au restaurant...La vie est vraiment injuste...Elle n'avait pas le droit de nous séparer...Pas nous...Je t'aime, et je t'aimerai toujours...Je veux te rejoindre, mon amour...Attends-moi, s'il te plait...

Le jour suivant, on retrouva Ichigo, dans son lit, le blouson de son petit ami contre elle, comme une peluche qu'une petite fille tiendrait pour échapper à sa crainte de l'orage. Sur son bras gauche, écrit au cutter "Je t'aime", et sur le droit "A jamais et pour toujours".

Etant donné que je n'écris plus tellement, mais que j'ai plein de petites histoires non-publiées et qui ne me déplaisent pas tant que ça dans mes fichiers, j'ai décidé de vous poster ce oneshot.

Pour tout vous dire je l'ai écrit il y a plusieurs années, et j'avais complètement oublié son existence jusqu'à avant-hier ^^'

Enfin bon, je sais qu'il est triste, mais... J'espère que vous l'aurez tout de même apprécié !
N'hésitez pas à me faire part de vos avis~