• Les gens... Comme le titre l'indique, je me suis perdue sur wikipédia. Plus exactement sur la page de Tokyo mew mew - j'y vais pas très souvent à cause des conneries qui s'y disent sur les "noms de famille et les liens fraternels" des aliens qui, quoi qu'on en dise, ont été inventés à 300% par des putain de fans de merde trop chiants qui puent. Voilà, en gros, j'y vais pas souvent parce que ça m'énerve beaucoup de voir ces conneries-là '___'

    Mais là j'y suis allée, et donc pour une énième fois (oui je suis reloue avec wikipedia) j'ai cliqué sur "modifier" et enlevé les noms de famille des aliens bwahaha... Mais ce n'est pas tout ! En remontant un peu plus haut j'ai vu des trucs affreux, genre "Letasu" et "Pudding Hong", et même des "Kishu" partout ! Sérieusement, le résumé de l'anime contient plus souvent le nom "Kisshu" que le nom "Ichigo" !! xD Et donc en rajoutant le deuxième s manquant dans son prénom à chaque fois je me suis mise à lire un peu

    Grave erreur

    J'ai failli mourir de rire, sérieusement xD C'est mal écrit, tout est mélangé (genre chronologiquement mais pas que; l'anime et le manga ne font plus qu'un dans ce résumé, or quand tu dis "y'a eu un truc A donc après ça a entraîné un truc B", mais que A n'existe que dans le manga et B n'existe que dans l'anime, ... ben y'a un truc qui cloche quoi !)

    J'ai envie de tout modifier, sérieusement, et de mettre les bonnes infos à la place :/ Mais bon, j'l'avais déjà fait une fois et au final ils ont juste supprimé mes modifications comme des gros fdp qu'ils sont, mdr.

    Ce qui me fait le plus rire c'est le "Mia Ikumi a confirmé que le nom de famille des aliens est Ikisatashi, que Pai et Taruto sont frères et que Kisshu est leur frère adoptif". Genre. Ok. Ben cite tes sources alors. J'ai épluché le web en long et en large et j'ai rien trouvé de tel, on n'en parle même pas sur le wiki japonais. lol. Mais si tu le dis, mini-Dieu que tu es derrière ton écran, on te croit, hein ! ... non ? Ah, ouais, non en fait. Sur wikipédia, tu cites pas tes sources = tu fermes ta gueule au lieu d'inventer des bêtises. Connard. =__=

    (Oui, comme je le disais au début de l'article, ces trucs-là m'énervent un petit peu trop. Un touut petit peu. Environ autant que le fait de changer les noms en VA (et donc en VF ...), de couper des scènes etc etc, quoi. Ca me donne juste quelques envies de meurtre, vraiment trois fois rien ! :D)

    Breeeef. Si un jour vous allez sur le wiki français de Tokyo mew mew, ... ne croyez pas ce qu'on y raconte. Lisez pour rigoler un bon coup du gars qu'a écrit tout ça, puis partez très vite regarder l'anime et lire le manga pour avoir les vraies infos sur l'histoire et les personnages ! >__>

     

    Edit 20 minutes plus tard: Finalement j'ai pas tenu, j'ai changé le résumé. De toutes façons ça racontait TOUTE l'histoire (en commençant par l'enfance de Ryou lol, zyva le spoil pour les gens qui veulent découvrir...), et y'avait un genre d'alerte là, qui disait "cette section est trop longue blabla faudrait la raccourcir wesh stp" donc j'ai raccourci et mis un truc qui convient pour le manga et l'anime à la fois, tout en restant objectif ! La preuve j'ai même pas cité Kisshu. Héhé.

    Concrètement j'hésite à mettre "Purin" au lieu de "Pudding", puisque d'après le fanbook (écrit en jap) elle s'appelle en fait "Purin Fuon". Et pas Pudding Hong ou Fong ou quoi. Mais le nom de famille c't'un détail, j'suis même pas sûre qu'on l'entende plus d'une fois sur tout l'anime xD Bref, Pudding ou Purin ? Z'en pensez quoi ? (Ça vaut aussi pour mes fictions)


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  • Elle ouvrit doucement les yeux. Elle se trouvait dans un lit, dans une pièce ridiculement rose qu'elle assimila assez rapidement à la salle de repos du café. La fenêtre entrouverte sur l'arrière du bâtiment laissait entrer une brise douce et chaleureuse. Le soleil commençait à entamer sa descente au loin, tout comme le printemps commençait doucement à laisser place au début de l'été. Les rideaux blancs flottaient légèrement au vent, et elle sourit, sachant qu'elle avait réussi à redonner vie à tout ce que Deep Blue avait pu détruire. La porte derrière elle s'entrouvrit et, ses gênes de chat ne l'ayant pas totalement quittée, elle reconnut immédiatement à qui appartenait ces bruits de pas. Il traversa la pièce, contournant le lit pour se mettre elle ses yeux et la fenêtre, et lui sourit tendrement en s'asseyant sur une chaise posée à côté du lit. Son sourire s'agrandit en le voyant.

    - Aoyama-kun... tu vas bien...

    Il rit doucement, son rire sonnant comme la musique douce d'un carillon aux oreilles de la jeune fille, et ses yeux se serait emplis d'encore plus d'amour et de tendresse à son égard, si c'eut été possible. Rien n'était vraiment impossible, à vrai dire. Pas aujourd'hui.

    - Oui, je vais bien, grâce à toi. Et toi, comment te sens-tu ?

    Son sourire endormi perdit un peu de sa largeur, et ses sourcils se froncèrent légèrement. Elle força ses yeux à quitter ceux du jeune homme, ayant trop peur de voir quelque réaction que ce soit sur son visage après qu'elle lui aurait répondu.

    - Je... ne sens plus du tout mes jambes...

    Même sans le regarder, elle pouvait deviner au silence qui avait suivi qu'il était abasourdi. Évidemment. Elle-même aurait paniqué si elle n'avait pas cette perfusion - probablement des antidouleurs ? - qui l'assommait et la rendait vaseuse. Elle n'était même pas tout-à-fait sûre de ne pas rêver. Et pourtant, ça ne pouvait qu'être la réalité...

    Il finit, après un long moment de silence, par glisser une main sous sa joue qui reposait contre l'oreiller, afin de la forcer gentiment à le regarder dans les yeux. Il lui souriait du mieux qu'il pouvait, la tristesse pourtant plus qu'évidente sur son visage.

    - Ne t'en fais pas, ça n'est sûrement que temporaire. Pas vrai ? Tu n'as aucune blessure physique qui pourrait le causer, c'est certainement dû à l'épuisement. Tu as passé la journée à combattre, après tout...

    Il détourna les yeux, regardant ses pieds, avant d'ajouter

    - par ma faute...

    Elle tendit faiblement la main vers son visage, caressant doucement sa joue pour qu'il la regarde, et lui offrit le sourire le moins triste et le plus tendre qu'elle pouvait lui offrir.

    - Ça n'est pas de ta faute. C'est celle de Deep Blue.

    - Mais je suis-

    - Tu n'as absolument rien en commun avec lui. Il a juste volé ton corps pour faire des choses horribles, mais rien de tout ça n'était de ta faute. Tu n'as rien fait de mal. Et même si...

    Elle avala difficilement sa salive et inspira profondément entre deux sanglots, réalisant qu'elle était en train de pleurer.

    - Même si je ne remarche jamais... Ce ne sera pas de ta faute. Je t'interdis de le penser.

    Elle eut du mal à discerner son expression. En partie à cause des larmes qui floutaient sa vision, mais aussi parce qu'elle était indéchiffrable. Il porta sa deuxième main à sa deuxième joues, essuyant doucement ses larmes avec ses pouces, entremêlant le bout de ses doigts dans ses cheveux en caressant son visage, et se pencha vers elle. Elle ouvrit grand les yeux. Il s'apprêtait à l'embrasser. Leur premier baiser. Elle en avait rêvé tant de fois, elle attendait ce moment depuis si longtemps, et pourtant... quelque chose sonnait terriblement faux. Au lieu de battre la chamade et de diffuser un sentiment de bonheur dans tout son être, son cœur se serrait et son estomac se nouait à mesure qu'il approchait, la rendait presque malade, lui donnant l'impression d'étouffer. Elle tourna très légèrement la tête au dernier moment, presque par instinct, et une question échappa malgré elle à ses lèvres, tandis que le jeune homme lui lançait un regard à la fois perplexe, inquiet et... déçu.

    - Où... Où est Kisshu ?

    Elle ne jeta qu'un très rapide coup d’œil vers son visage, culpabilisant immédiatement en y décelant une tristesse inqualifiable. Le sourire triste de tout-à-l'heure semblait désormais radieux en comparaison avec celui qu'il s'efforçait de lui offrir.

    - Je vais le chercher.

    Il caressa une dernière fois sa joue et la couvrit à nouveau de son regard aimant, comme si c'était la dernière fois qu'il la verrait de sa vie, avant de se lever et de quitter la pièce, fermant la porte derrière lui. Elle s'en voulait. Elle s'en voulait, et pourtant, si elle avait pu revenir quelques instants en arrière, elle aurait fait la même chose. Ça semblait vraiment bizarre, à elle la première, mais elle n'était plus tout-à-fait sûre de ce qu'elle ressentait pour lui. Elle l'aimait depuis - depuis quand, d'ailleurs ? Ils ne se connaissaient que depuis un an, depuis son entrée au collège au printemps précédent, où il était déjà le 2ème année le plus célèbre de l'établissement et où elle avait instantanément craqué sur lui, et pourtant, avec tout ce qu'il s'était passé durant cette année, tout ça lui semblait s'être passé il y a une éternité. Y repenser la rendait terriblement nostalgique... Cette époque lointaine et pourtant si proche où elle n'était qu'une jeune fille ordinaire parmi tant d'autres, où elle ne combattait pas des monstres toutes les semaines, où elle ne se faisait pas exploiter dans un café aux employés plus étranges les uns que les autres, où... où des aliens dévergondés ne tentaient pas de voler ses lèvres et son cœur à chaque coin de rue qu'elle tournait.

    Il le lui avait déjà dit, quelques jours plus tôt. Il s'était énervé, lui avait fait mal - elle en avait encore des bleus - et avait fini par lui avouer ses sentiments, en larme. Ça lui avait semblé tellement bizarre, ça aussi. Même si elle l'avait vu et que depuis, le souvenir se rejouait encore et encore dans sa tête, elle avait encore du mal à se rendre compte que Kisshu avait pleuré. Pour elle. Parce qu'il était désespéré qu'elle ne l'aime pas, et parce qu'il l'aimait. Quelques jours plus tôt, elle s'était dit qu'il avait simplement eu un moment de faiblesse, qu'il avait exagéré. Aujourd'hui, il était mort pour elle. Pour la protéger. Dans l'espoir qu'elle l'aime en retour, ou au moins lui offre un baiser de victoire. La pensée la fit rire, même si son visage exprimait toujours autant de tristesse.

    Aujourd'hui, elle n'avait plus aucun doute quant aux sentiments que ces deux garçons éprouvaient pour elle. Ils avaient tous les deux été prêts à mourir pour la sauver, et désormais, elle était perdue. Aoyama était le premier garçon dont elle était tombée amoureuse, et elle l'aimait vraiment beaucoup... Mais Kisshu l'avait complètement bouleversée lors de ce combat. Il avait été tellement adorable... Il lui avait à nouveau dit qu'il l'aimait. Il avait dû rassembler toutes les forces qui lui restaient pour prononcer ces mots, et ils l'avaient touchée en plein cœur. Le simple fait d'y repenser le fit d'ailleurs palpiter, envoyant des milliers de papillons chatouiller son estomac et la faisant sourire. Elle aurait dû paniquer à l'idée qu'il entre dans cette pièce d'une seconde à l'autre et qu'elle pourrait alors avoir à faire à nouveau le choix de se laisser embrasser ou non, à l'idée de ce qu'elle allait bien pouvoir lui dire - elle savait que si elle évoquait la possibilité de sentiments réciproques, il ne la lâcherait plus jamais et serait détruit si elle finissait par choisir Aoyama, mais elle n'avait pas envie de lui cacher ce qu'elle ressentait pour autant. Heureusement pour elle, la perfusion lui faisant toujours légèrement tourner la tête, ces pensées n'effleurèrent son esprit qu'en surface et ne la tracassèrent pas plus que cela.

    La porte s'ouvrit enfin, un peu trop violemment - elle se doutait qu'il devait être tout content qu'elle veuille le voir, mais il y avait des limites à l'enthousiasme, tout de même ! - et avant même qu'elle ne s'aperçoive qu'on avait traversé l'espace entre la porte et le lit, une main lui saisit assez brutalement l'épaule, la forçant à se mettre vers le dos, lui faisant tourner un peu trop vivement la tête vers un Masaya à l'expression plutôt urgente.

    - Ichigo ! Kisshu est sur le point de partir !

    Elle resta figée quelques secondes, ses grands yeux roses complètement perdus, essayant d'analyser la phrase qu'elle venait d'entendre mais avait du mal à assimiler. Elle papillonna des yeux avant de froncer les sourcils; elle avait forcément mal entendu.

    - Quoi ?

    - Shirogane a donné aux aliens le reste du mew aqua, pour qu'ils puissent rendre leur planète natale* habitable. Ils s'en vont ! Ils sont déjà en route vers leur vaisseau, ils décolleront d'une minute à l'autre !

    Elle continua à lui lancer un regard effrayé mais perdu. Elle ne comprenait pas. Son cerveau ne voulait pas comprendre. Il attrapa également sa deuxième épaule et la secoua, à la fois doucement et fermement.

    - Il va s'en aller, Ichigo, et il ne va jamais revenir !

    La pièce venait de tomber. Ses yeux s'écarquillèrent, incrédules, tandis que son visage peinait à refléter le désespoir qui s'installait peu à peu en elle. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux et elle s'assit dans le lit, jetant ses jambes sur le côté et les posant sur le sol. Elle s'étala au sol presque aussitôt qu'elle fut levée, mais se releva tant bien que mal en sanglotant. Il fallait qu'elle les rattrape. Il fallait au moins qu'elle le remercie. Il fallait qu'il sache que ses sentiments l'avaient touchée. C'était le moins qu'elle puisse faire après ce qu'il avait enduré par amour pour elle. Elle parvint à se relever grâce au mur et prit un instant appui contre celui-ci, les jambes en coton. Si elle courait assez vite, peut-être pourrait-elle y arriver, même si elle ne les sentait pas. Elle avait déjà couru sans plus du tout sentir ses jambes, en cours de sport, après une longue course d'endurance, et elle n'était tombée que lorsqu'elle avait voulu s'arrêter. Elle mordit l'intérieur de sa joue pour se faire violence et s'élança d'une façon plutôt bancale vers les portes du café. Elle entendit Shirogane pester après elle alors qu'il s'était écarté de son chemin juste à temps, mais n'aurait pas pu moins s'en soucier. Elle continua à courir aussi vite que possible, entendant son cœur battre dans ses oreilles et sentant ses poumons la brûler atrocement, les larmes qui ne cessaient de couler de ses yeux n'aidant clairement pas à ce qu'elle puisse se repérer. Elle n'avait aucune idée d'où se trouvait leur vaisseau, mais qui sait, peut-être aurait-elle de la chance ? Peut-être son instinct de mew mew la conduirait-il à eux ?

    Elle finit par arriver dans une petite clairière, dans la forêt qui bordait le parc, et par trébucher sur le sol humide, s'étalant magistralement sur la terre boueuse. Elle poussa une petite plainte, tentant de récupérer son souffle, et entendit par-dessus les battements tonitruants de son cœur un bruit semblable à celui d'un avion, néanmoins très différent. Le vaisseau n'était que quelques centaine de mètres face à elle, ... en train de décoller. Elle se fit rouler sur le dos, portant son avant-bras boueux à son visage, ses pleurs redoublant d'intensité. Elle sanglotait comme un bébé, se fichant que des passants l'entendent et la croient folle.

    Il était parti. Pour toujours. Et elle n'avait même pas pu lui dire "merci"...

    Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé. Elle n'entendait plus le vaisseau, et elle avait l'impression d'avoir pleuré pendant des heures, mais ça pouvait tout aussi bien faire deux minutes seulement. Un rire raisonna à sa droite. Un rire malicieux, qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle se figea, tendit l'oreille à la recherche du moindre autre bruit significatif. Elle avait monstrueusement envie de tourner la tête, mais tout aussi peur de le faire et de se rendre compte qu'elle l'avait seulement imaginé. Pourquoi serait-il resté, après tout ?

    La curiosité finit par l'emporter et, s'asseyant pour frotter ses yeux comme elle le pouvait sans se mettre trop de boue partout, tenta un regard hésitant à sa droite. Elle fut récompensée par une jolie vue sur les arbres qui entouraient la clairière, et se serait remise à pleurer de plus belle si elle n'avait pas senti son souffle chatonner sur son oreille gauche.

    - J'ai trouvé un chaton errant tout boueux... Je me demande si je devrais le ramener chez moi ? ♪

    Elle tourna la tête vers lui tellement vite qu'elle en eut un vertige. Il flottait à côté d'elle, les jambes droites vers le sol et l'avant de son corps plié par une souplesse inhumaine pour avoir son visage juste face au sien. Son sourire habituel, joueur et aguicheur, à la fois si énervant et si craquant, décorait ses lèvres tandis que son regard mesquin - et probablement un rien moqueur - détaillait le visage décomposé, surpris et sale de la jeune fille. C'était assez difficile à distinguer - plus qu'avec Masaya - mais elle était sûre, à bien y regarder, que ce regard était aussi rempli d'amour. Elle prit un air fâché, mais sa voix ne laissait paraître que de la joie.

    - Chez toi ? Et puis quoi encore ? J'ai Aoyama, moi, tu sais !

    Son rire retentit à nouveau autour d'eux, faisant légèrement accélérer son cœur. Elle ne s'était jamais rendu compte à quel point il était... envoûtant. Elle se promit de faire en sorte de l'entendre aussi souvent que possible. Il se redressa et lui tendit la main.

    - J'imagine que tu ne me laisseras pas t'aider à te nettoyer, mais laisse-moi au moins t'aider à te relever ?

    Elle lui rendit son sourire radieux et prit sa main. Ses jambes flageolèrent lorsqu'elle tenta de se mettre debout et elle se rappela soudainement du fait que les sensations y manquaient... Son visage redevint triste, et avant qu'elle n'ait fini d'ouvrir la bouche pour lui expliquer, il l'avait tirée suffisamment fort pour la forcer à se mettre debout, tout en réussissant par une magie quelconque à ne pas lui faire mal. Elle poussa un petit cri en se sentant tomber en avant, mais il enroula ses bras autour de sa taille et la tint fermement contre lui.

    - Qui aurait cru qu'un jour, tu me tomberais dans les bras ?

    Elle lança vers lui un regard meurtrier; qu'il la taquine, d'accord, après tout il était mort pour elle quelques heures auparavant. Mais il était trop tôt pour qu'elle puisse rire de cette paralysie. Elle le poussa loin d'elle et pointa vers lui un doigt accusateur, une veine pulsant sur son front.

    - C'est pas drôle ! Moi qui pensais que tu avais peut-être bon fond, en fait tu n'es qu'un méchant ! Dire que j'ai failli envisager le fait de peut-être pouvoir ressentir un jour quelque chose pour toi... Eh bien tu sais quoi ? Ça n'arrivera jamais, parce que tu es trop-

    - Chaton.

    Elle se stoppa un instant, abasourdie qu'il ait osé l'interrompre, puis sentit les poils de ses oreilles, de sa queue (qui étaient sortis sous le coup de l'énervement) et les cheveux de sa nuque se hérisser. Sa voix ressemblait presque à un feulement.

    - Quoi ?!

    Il la regarda d'un air amusé, l'énervant encore plus. Elle lui aurait volontiers mis son poing en pleine figure à ce stade, si seulement elle pouvait tenir sur ses-

    Elle regarda ses pieds. Ils étaient indéniablement perpendiculaires au sol. Elle l'avait poussé à un bon mètre d'elle avait de lui crier dessus, et elle ne s'appuyait contre rien. Ses jambes semblaient toujours endormies, mais elle sentait ses orteils et la plante de ses pieds lui picoter très légèrement. Elle releva la tête vers lui, et constata qu'il faisait vraiment de son mieux pour ne pas éclater de rire. Un peu en arrière, Aoyama quitta sa cachette derrière l'un des arbres et lui fit un sourire embarrassé. Elle lui lança un regard inquisiteur.

    - Désolé... En fait, je suis vraiment juste allé chercher Kisshu, mais avant que j'aie pu lui dire que tu voulais le voir, il m'a demandé comment tu allais, et... je lui ai dit, pour tes jambes. J'ai pensé que ce serait difficile pour toi de le répéter à tout le monde individuellement.

    Kisshu continua, ayant finalement réussi à reprendre le peu de sérieux qu'il était capable d'avoir.

    - Quand le blondinet et le brun ont dit que c'était sûrement dû aux chocs émotionnels que tu as eus aujourd'hui, et qu'il faudrait sûrement juste trouver une bonne source de motivation pour que tu puisse remarcher...

    - ... Eh bien... on s'est dit que, puisque tu voulais voir Kisshu...

    Masaya avait paru plutôt triste en disant cela, et même l'alien semblait se sentir désolé pour lui.

    - Bref, on s'est dit qu'une bonne frayeur te remettrait d'aplomb, et quoi de plus effrayant que l'idée de ne plus jamais me revoir ?

    Il prit une pause théâtralement dramatique, tirant un petit rire à son rival, qui continua.

    - Finalement, même si ç'aura été un peu plus salissant et compliqué que prévu, il semblerait que ça ait fonctionné ?

    - Euh... ou-oui, je pense. Je commence à sentir mes pieds... un peu.

    Les deux adolescents lui firent un immense sourire qu'elle leur rendit, les joues légèrement rouges, tout en faisant très mal semblant de bouder.

    - N'empêche, c'est pas sympa de me mentir et de me faire peur comme ça !

    Il rirent à nouveau tous les trois et se mirent en route vers le café, un des garçons de chaque côté d'elle au cas où elle tomberait, allant tous les trois à un pas d'escargot pour respecter l'allure d'Ichigo. Ils en profitèrent pour parler un peu tous les deux, et elle fut plus ou moins heureuse qu'ils aient fini par développer une sorte de complicité. L'écologie semblait être un sujet qui leur tenait à cœur à tous les deux, et Kisshu n'interrompit leur conversation passionnée que pour poser la question à Ichigo.

    - Au fait, chaton... De nous deux, c'est moi que tu aimes, finalement, pas vrai ?

    Elle s'arrêta net, manquant de peu de trébucher sur son propre pied, et rougit jusqu'aux oreilles. Le visage entier du jeune homme irradiait de malice, et il semblait se délecter de l'effet que cette question eut sur elle. Elle tourna la tête vers Masaya en espérant y trouver un quelconque soutien, mais fut encore plus étonnée de voir qu'il la fixait intensément, visiblement impatient de connaître la réponse. Elle poussa un grognement et se mit à courir - toujours à lenteur d'escargot - vers le café, suivie de près par Kisshu qui la suivait sans difficulté en volant et était un peu trop amusé à son goût par sa réaction, et de moins près par Masaya qui continuait à marcher tranquillement, un sourire attendri aux lèvres.

    - Tu fuis parce que tu as peur de lui dire que tu m'aimes, c'est ça ? Tu es beaucoup trop gentille avec lui, chaton~

    - Pas du tout !

    - Oh, alors c'est à moi que tu as peur de briser le cœur ?

    - Non- Enfin, je- Rhaaa, fiche-moi la paix !

    Elle passa enfin les portes du café, pensant déjà à la douche bien chaude qu'elle allait prendre pour se débarrasser de toute cette boue séchée et des fourmillements qui avaient désormais gagné ses mollets, mais Ichigo étant Ichigo, elle trébucha sur son lacet, atterrissant pile poil dans les bras de son patron diabolique. Elle recula rapidement et tenta de s'excuser, mais l'émotion accumulée étant trop forte, ne put qu'articuler des sons inintelligibles, rouge comme une tomate. Il lança un regard provocateur aux deux jeunes hommes qui la suivaient tout en prenant son menton entre deux doigts et en approchant son visage très, beaucoup trop près du sien.

    - On se bat pour le cœur de la fraise aux deux pieds gauches, c'est ça ? Malheureusement pour vous, son contrat et le règlement de l'établissement stipulent très clairement que toutes les fraises qui se trouvent dans l'enceinte du café mew mew m'appartiennent...

    Le cœur d'Ichigo rata un battement, puis deux, puis trois, et elle finit par disjoncter, lâchant un petit cri aigu avant que son cerveau ne surchauffe et de perdre connaissance dans les bras du beau blond, tandis que Kisshu avait sorti ses saïs, lui hurlant dessus et s'apprêtant à l'embrocher, et que Masaya lui lançait un regard assassin.

    • Oneshot ♪ Triforce mew mew ~

    Voici un petit oneshot, écrit assez rapidement (comprenez "en environ 4 heures") et que j'aime bien :D

    Bon au départ ça devait être un peu plus sérieux mais finalement, la fin me plaît assez bien ! Je pense que ça représente pas trop mal ce que doit ressentir et vivre notre "pauvre" Ichigo pendant certains moments de l'anime et du manga... :p

    "Sakaku kankei", parce que ça veut tout simplement dire "Triangle amoureux" ! '^'
    Quand on n'a pas le don de trouver de bons titres, on fait ce qu'on peut, hein xD

    N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !
    N'hésitez d'ailleurs pas à faire de même sur les chapitres 2, 3 et 4 de Seconde chance,
    et/ou à aller les lire si ce n'est pas encore fait et que l'histoire vous intéresse ! :3

    Et, désolée d'avance, ce oneshot restera un oneshot, il n'y aura pas de suite ><"
    (Je trouve la fin bien comme ça ! ♪)


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  • Il faisait nuit. Shirogane été en fait allé chercher un futon (qui se trouvait au labo pour les nuits où Keiichiro et lui suspectaient une attaque et restaient "en veille" près des ordinateurs), et l'avait installé dans sa chambre, presque contre son lit, de façon à ce qu'Ichigo puisse en descendre sans lui marcher dessus. Ses pieds étaient à peu près au niveau du pied du lit, et sa tête vers le mur faisant face à la fenêtre. En somme, dans le sens opposé à celui de la jeune fille.

    Ichigo avait attendu d'être sûre qu'il se soit endormi avant de bouger.  Il s'était couché plutôt tard - en tous cas, c'était ce que son horloge interne lui disait - et elle avait littéralement failli mourir d'ennui (en exagérant à peine). En l'entendant respirer plus fort, légèrement siffler même, par moment, elle supposa qu'il dormait bel et bien. Elle décida de commencer par aller aussi silencieusement que possible jusqu'à la salle de bain. Elle put enfin soulager sa vessie (elle se félicita intérieurement d'avoir tenu bon, eut un petit rire embarrassé puis fut heureuse que personne n'ait connaissance de cette pensée plutôt grotesque) et boire un peu d'eau, hydratant enfin les muqueuses de sa bouche et de sa gorge, remplissant par la même occasion légèrement son estomac qui était devenu de plus en plus douloureux au fil des heures. Elle fouilla ensuite le moindre recoin de la toute petite salle de bain, allant jusqu'à vérifier dans la corbeille à linge sale, mais ne trouva toujours aucune trace de ce qu'elle cherchait. Elle soupira.

    Elle aurait vraiment préféré que ce soit aussi simple; les deux seuls endroits où il pouvait être désormais étaient le labo (mais Keiichiro s'y trouvait peut-être, et si pas, le système de surveillance devait être activé et le moindre orteil posé par-delà la porte du sous-sol ferait retentir une alarme assourdissante dans tout le bâtiment), ou sur Shirogane.

    Elle n'hésita pas plus d'une seconde quant à l'ordre dans lequel procéder; elle allait d'abord vérifier s'il le portait sur lui en tentant de ne pas le réveiller, le labo lui semblant beaucoup plus risqué, sans parler du bordel qui y régnait et qui ne faciliterait pas ses recherches. Oui, il était clairement plus malin de commencer par fouiller le jeune homme, et de risquer de se rendre au labo uniquement si c'était vraiment nécessaire.

    Elle retourna dans la chambre, fermant doucement la porte de la salle de bain derrière elle et attendant d'entendre Shirogane respirer. Lorsqu'elle entendit le très léger ronflement emplir la pièce, elle relâcha son souffle - qu'elle n'avait pas remarqué qu'elle retenait - et se détendit un peu. Elle marcha doucement vers lui, faisant attention à ne pas faire le moindre bruit et à ne pas se cogner ou se prendre les pieds dans quoi que ce soit. Heureusement, la lune était pleine cette nuit, et donnait pile-poil sur la fenêtre de la chambre, illuminant la pièce d'une légère lumière blanchâtre. Arrivée à son niveau, elle s'agenouilla à côté de lui et tenta de rassembler son courage, les joues déjà cramoisies.

    Elle souleva très légèrement la fine couverture qui le recouvrait et la tira jusqu'à ses genoux, le faisant frissonner et pousser un petit grognement dans son sommeil. Elle retint son souffle, attendant de voir s'il se réveillait ou non, mais heureusement pour elle, jusque là, tout allait bien. Il portait un T-shirt blanc ou gris, et un short ou un caleçon assez ample, plus foncé - probablement noir, ou bleu marine. Elle rougit encore plus, et entreprit de tâter très doucement son possible short, à la recherche de poches. Étant donné la matière, c'était un caleçon, aussi put-elle très vite arrêter de chipoter inutilement par là, à son grand soulagement. Elle effleura son torse à la recherche d'une éventuelle poche sur son T-shirt, toujours sans résultat (mis à part des joues encore plus rouges). Elle se surprit néanmoins à apprécier passer le bout de ses doigts contre le tissu chaud, sentant la fermeté de ses muscles, sa cage thoracique se lever et se baisser de façon lente et régulière avec sa respiration, ainsi que les battements de son cœur.

    C'était étonnamment relaxant, et elle ne remarqua que lorsqu'il ouvrit ses grands yeux bleus qu'elle était en train de ronronner tout en caressant son T-shirt depuis - depuis combien de temps, d'ailleurs ? Elle resta figée quelques secondes, paniquée, avant de retirer sa main, qu'il attrapa au vol.

    - Qu'est-ce que tu fais ?

    Sa voix et son visage (qu'elle ne discernait pas très bien dans l'obscurité) endormis firent accélérer légèrement son cœur, des papillons s'invitant dans son estomac. Ça n'était pourtant pas le moment d'être impressionnée; qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir lui raconter ?!

    - Euh... Je... euh...

    Il la fixait sans cligner des yeux, presque comme s'il pensait qu'elle allait disparaître au moindre battement de paupières. Elle aurait vraiment adoré que ce soit possible... Il s'assit sur le matelas du futon, sans cesser de la regarder, et elle suivit son visage, désormais un peu plus haut que le sien. Les papillons dans son estomac s'agitèrent davantage.

    - Tu as besoin de quelque chose ?

    Son cœur rata un battement. Elle avala difficilement sa salive. Elle avait tellement envie de lui dire la vérité... Mais elle savait ce qu'il se passerait si elle le faisait. Il remarqua le conflit interne qui la secouait - sans savoir de quoi il s'agissait, bien entendu - et tenta de prendre une voix compatissante, même si ça n'était pas trop son fort.

    - Ça ne va pas, Ichigo ?

    - Je... Si... Ça va...

    - Qu'est-ce que tu fais par terre, alors ?

    - Euh... Je...

    Elle vit dans ses yeux que, la fatigue n'aidant probablement pas, sa patience arrivait plus ou moins à bout. Elle l'avait déjà vu un tas de fois dans son regard, et elle-même n'était pas spécialement patiente, donc elle connaissait bien ce sentiment d'énervement qui bouillonnait à l'intérieur et finissait par déborder en quelques secondes à peine. Habituellement, cela donnait lieu à des disputes mémorables et à des paris entre les autres membres du groupe, sur lequel des deux crierait le plus fort ou aurait le dernier mot, par exemple. Mais ce soir, elle ne pouvait pas laisser ça arriver. Elle fit simplement la première chose à laquelle son cerveau - pas toujours futé - put penser. Il écarquilla les yeux et se raidit, choqué. Il s'attendait à peu près à tout, venant d'elle...

    Sauf à ce qu'elle l'embrasse.

    Il ne savait pas quoi faire. En fait, il n'avait jamais embrassé personne, avant cet instant... Était-il censé "répondre à son baiser" ? Si oui, comment était-il supposé s'y prendre ? Et s'il faisait n'importe quoi ? S'il se rendait ridicule, il était sûr qu'elle ne se priverait pas pour le lui rappeler toute sa vie, à chaque fois qu'il tenterait de se moquer d'elle... Et puis, il l'aimait bien, c'était certain. Peut-être même un peu plus que "bien". Il la trouvait jolie et appréciait sa compagnie, même s'il ne le lui montrait pas forcément toujours. Elle était un peu idiote sur les bords, mais c'était quelque chose qui l'amusait beaucoup et qu'il appréciait chez elle... Cependant, était-il pour autant amoureux d'elle ? Il ne connaissait déjà pas grand-chose à l'amitié, mais alors à l'amour...

    Il jura intérieurement lorsqu'elle recula son visage, rompant le baiser, et qu'il remarqua qu'au lieu de profiter du moment ou de faire quelque chose - peu importe quoi, n'importe quoi - il avait simplement, comme à son habitude, tenté de penser, de rationaliser, d'évaluer les risques s'il agissait et ceux s'il n'agissait pas, ... Bref, il avait encore fait son Ryou. Elle était vraiment magnifique, éclairée ainsi par la lune, et cet air embarrassé sur son visage - ses yeux qui tentaient de le regarder mais le fuyaient, ses joues délicieusement rouges, la façon dont elle tentait de trouver un meilleur appui sur ses genoux, se trémoussant légèrement - lui allait à la perfection.

    Son cœur rata un battement lorsqu'il prit conscience qu'une fille comme elle venait tout juste de montrer de l'intérêt sentimental envers lui, qui n'avait pour lui que son cerveau (tout du moins le pensait-il), et toutes les questions qui avaient pollué son cerveau jusque là s'évaporèrent tandis qu'il se penchait à son tour vers elle, posant timidement ses lèvres contre les siennes. Elle parut, à son tour, un peu étonnée, mais se détendit assez rapidement, rendant le baiser un peu moins timide, un peu moins hésitant.

    Elle ferma les yeux, et il l'imita, appréciant cette fois pleinement la sensation de pur délice qui parcourait tout son corps alors que leurs lèvres dansaient et jouaient ensemble. Il aurait pu être tenté de comparer ce ressenti à un courant électrique, et de souligner l'ironie de cette comparaison avec la façon dont circulaient les signaux nerveux à travers le corps humain, mais il laissa bien vite ces pensées scientifiques de côté pour se concentrer sur ce qui importait à ce moment-là: la jeune fille qui était en train de s'approcher de lui et d'enrouler ses bras autour de son cou, le forçant à appuyer son dos contre le bord de son lit, donnant une dimension un rien plus fougueuse à l'étreinte de leurs bouches.

    Il remarqua avec un soulagement non-négligeable que, sans avoir à réfléchir, ses lèvres bougeaient instinctivement en harmonie avec les siennes. Elle laissa échapper par le nez une espèce de gémissement soupiré, qu'il interpréta comme une preuve qu'elle se sentait bien, le souffle chaud venant caresser doucement sa joue. Il se rendit compte que ses mains avaient trouvé d'elles-mêmes le chemin vers le dos d'Ichigo, qu'il caressait doucement, tandis qu'elle semblait prendre un malin plaisir à lui ébouriffer les cheveux en y passant encore et encore ses doigts emplis de tendresse.

    Il se demanda un instant s'il était possible de se sentir mieux que cela. Il était tellement détendu, appréciant la sensation de son cœur qui battait à tout rompre, l'odeur d'Ichigo qui l'enveloppait complètement et lui faisait tourner la tête, la sensation de la toucher, la sensation d'être touché par elle, tous les sentiments qui le submergeaient d'un seul coup alors qu'il ne les avait jamais ressentis ni n'avait ne serait-ce qu'eu connaissance de leur existence... Il se sentait tout simplement bien. Vraiment bien, pour la première fois depuis si longtemps...

    Elle finit par écarter son visage, et ils prirent simultanément une grande inspiration, réalisant seulement à l'instant que le souffle leur avait cruellement manqué. Elle lui caressait doucement la joue, haletante, son autre main posée négligemment contre le cœur du jeune homme. Il battait si vite, si fort... Il la regardait avec des yeux si doux. Si amoureux. S'il avait subsisté en elle la moindre interrogation quant à ses sentiments après cette séance de tendresse, ses yeux y donnaient très clairement toutes les réponses.

    Il leva une main en direction de la joue de la jeune fille, mais elle se recula vivement à la seconde où il la toucha, cessant par la même occasion tout contact physique avec lui. Il vit quelque chose passer dans ses yeux - de la culpabilité ? Possible. Après tout, elle était censée être en couple avec ce "Masaya" dont elle n'arrêtait pas de parler... Il avait envie de lui demander ce qu'elle comptait faire à son sujet. De savoir s'il pouvait espérer l'appeler un jour sa petite amie, ou si tout cela n'avait été, selon elle, qu'une grossière erreur - ce qui était tout l'opposé de son avis et lui déplairait fortement, mais il savait que c'était possible. Avant qu'il n'ait pu trouver une façon de lui poser la question, elle lui répondit de façon plutôt éloquente.

    - Je suis désolée...

    Elle se leva et quitta la pièce, le laissant seul. Il fixa pendant un long moment la porte qu'elle avait laissée entrouverte derrière son passage, sans bouger, l'esprit vide et le cœur serré.

    ---

    Elle avait descendu les escaliers aussi vite que possible, se fichant désormais de faire du bruit. Keiichiro, qui venait apparemment de se faire un thé dans la cuisine, l'interpella pour savoir ce qui la pressait tant, mais elle l'ignora et courut d'autant plus vite hors du café. Elle se rendit immédiatement compte que sa tenue - un short et un T-shirt de Shirogane, ni plus ni moins - n'était pas tout-à-fait adaptée au climat extérieur. Elle continua à courir jusqu'à ne plus entendre Akasaka crier son nom depuis les portes du café, et s'adossa au premier arbre qu'elle vit. Ses larmes avaient commencé à couler à l'instant où elle s'était levée, sans vouloir s'arrêter. Elle se laissa glisser le long du tronc et les laissa sortir librement, sanglotant aussi silencieusement que possible, et pourtant le parc complètement désert lui renvoyait l'écho de ses pleurs.

    Elle ignorait combien de temps avait passé. Elle s'en fichait. Elle avait fini par arrêter de pleurer, et se contentait de fixer la pelouse qui se trouvait devant ses pieds, enlaçant ses jambes contre elle, à la fois pour se consoler et pour se réchauffer. Elle reniflait par moment, quelques larmes trouvant toujours le chemin de ses yeux à ses joues, venant tremper encore un peu plus le col de son T-shirt où beaucoup d'autres avaient déjà terminé leur course. En un petit bruissement d'air, il se trouvait devant elle. Elle ne prit pas la peine de lever les yeux vers lui, et il aurait presque pu se demander si elle l'avait remarqué... s'il ne savait pas déjà qu'elle l'ignorait sciemment. Lui demander - enfin, ordonner - de trahir ses amis, la menacer de tuer n'importe lequel de ses proches si elle ne le faisait pas, ... ça n'était évidemment pas ce qu'il y avait de mieux à faire pour qu'elle l'apprécie. Mais son but actuel n'était pas qu'elle l'apprécie.

    Il lui tendit la main et elle daigna lever ses jolis yeux remplis de larmes et de mépris vers lui, uniquement pour froncer les sourcils et tourner vivement la tête, lui montrant cette fois ouvertement la haine qu'elle lui portait.

    - Je sais que tu es fâchée, chaton... Mais tu ne vas quand même pas rester ici, à trembler de froid toute la nuit ?

    - Et si j'en ai envie ?

    Cette remarque le fit sourire, même si le cœur n'y était pas vraiment. Il n'aimait pas la voir comme ça.

    - On sait tous les deux que tu n'en as pas envie.

    - J'ai ce que tu voulais. Mais je ne te le donnerai que si tu me libères.

    - Ça ne marche pas comme ça. Tu dois faire ce que je te dis de faire, c'est ce qu'on a convenu.

    Elle tourna son visage vers le sien, se mettant soudainement à hurler.

    - Et alors quoi ? Je suis censée être ton chien jusqu'à la fin de mes jours ?!

    - Tu es un chat, chaton.

    - On s'en fiche ! Jusqu'à quand est-ce que je vais devoir t'obéir ? Tu comptes vraiment menacer la vie de mes amis et de ma famille jusqu'à ma mort ?!

    Ce fut à son tour de détourner le regard. Il savait que ça n'était pas juste. Il savait qu'il lui faisait du mal. Il savait aussi bien qu'elle, même peut-être mieux, que quelque part dans cette ville, ses parents étaient morts d'inquiétude pour elle. Que ses amis s'inquiétaient également. Que sa relation avec le blondinet ne serait certainement plus jamais la même. Tout ça lui importait assez peu, à dire vrai, mais il savait que c'était important pour elle.

    Et il n'avait pas la réponse à sa question.

    Comprenant qu'il ne comptait pas - ou ne saurait pas, peu importe - lui répondre, elle se leva en poussant un soupir exaspéré. Elle croisa les bras, regarda ailleurs et le laissa la prendre dans ses bras, uniquement le temps de la téléportation.

    Aussitôt arrivés dans le vaisseau, elle l'avait repoussé loin d'elle et était partie dans "sa chambre", sans un mot ni un regard. Il la regarda partir au loin et serra les poings, se mordant la lèvre inférieure. Pourquoi fallait-il qu'il fasse tout de travers avec elle ? Il aurait tellement aimé pouvoir être gentil. Pouvoir ne pas la forcer à participer à son plan. Pouvoir éviter tout ce chantage. Mais peu importe à quel point il le voulait, tout ça était impossible. Il ne pouvait décemment pas faire passer ses sentiments pour elle avant la vie de tout son peuple, et ce plan était la seule façon qu'il avait trouvée pour que son peuple et Ichigo puissent vivre. Même si elle ne vivrait certainement pas avec lui... il fallait qu'elle vive.

    Fatigué de l'avoir surveillée continuellement durant les deux derniers jours, il se rendit dans sa chambre et s'endormit aussitôt que son corps eut heurté le matelas.

    ---

    Il fut réveillé en sursaut par un bruit de fracas infernal, et sans réfléchir, se dépêcha de suivre l'endroit d'où le bruit provenait. Il s'agissait de la petite salle faisant office de mini-laboratoire, où Ichigo était en train de très énergiquement casser tout ce qui était cassable. Il resta un instant à l'entrée de la pièce, la regardant se défouler et prenant la mesure de l'étendue des dégâts, dont il se fichait finalement pas mal. Il ne savait pas quoi dire ni quoi faire pour la calmer. Il avait l'impression que si le moindre son sortait de sa bouche, ça ne réussirait qu'à l'énerver encore plus. C'était d'ailleurs probablement plus qu'une simple impression... Il la regarda faire sans même qu'elle ne remarque sa présence pendant plusieurs minutes, se demandant comment réagir, jusqu'à ce qu'elle saisisse une boîte en particulier. Il se téléporta immédiatement derrière elle et lui prit le coffret  en bois des mains. Elle se retourna vers lui, son joli visage déformé par la colère.

    - Donne-moi ça !

    - Pas question, chaton. Si tu le casses, notre sortie des plus agréables dans les égouts n'aura servi à rien !

    Ha. La fameuse "sortie dans les égouts"...

    ---

    Elle s'était brutalement reculée, ne s'attendant vraiment pas à ce qu'il l'embrasse, et avait failli tomber en arrière. Il l'avait rattrapée et serrée dans ses bras, "pour qu'elle ne perde plus l'équilibre", avait-il ajouté en riant. Cela l'avait mise hors d'elle, et tandis qu'elle se débattait et s'apprêtait à l'insulter et à le menacer pour qu'il la lâche, levant les poings pour frapper son torse de tout sa (petite) force, elle remarqua que ses mains étaient entouré d'un halo lumineux bleuté. En regardant mieux, elle remarqua que c'était même le cas de tout son corps. Elle leva des yeux intrigués et apeurés vers lui, et il se contenta de lui sourire.

    - C'est normal. C'est pour ça qu'on est ici.

    - Attends, tu... Tu m'as amenée ici pour me montrer que je deviens fluorescente quand tu m'embrasses ? Tu ne pouvais pas choisir un endroit sombre un peu plus romantique, au moins ?!

    Il se contenta de rire. Elle ne trouvait pas ça drôle. Elle ne comprenait pas, et ça l'énervait. Tout à coup, le tunnel s'illumina d'une lueur bleutée, exactement comme son corps. Kisshu la lâcha enfin et elle se retourna, faisant face à une sorte de boule de lumière bleue qui flottait à peu près à la hauteur de sa poitrine, à un mètre d'elle environ. Elle se trouva étonnamment captivée par sa lueur. C'était comme si l'intérieur de la sphère était liquide, sa lumière dansant doucement, comme de l'eau à l'intérieur d'une bouteille qu'on viendrait de secouer. Elle tendit la main vers la boule de lumière, et Kisshu la stoppa, attrapant son avant-bras et la tirant de sa rêverie. Elle regarda immédiatement dans sa direction, interloquée.

    - Évite de le toucher.

    - Qu'est-ce que c'est ?

    - On appelle ça un cristal d'eau bleue. Pour faire court, c'est une eau extrêmement pure, qui se trouvait sur Terre au commencement du développement des premières formes de vie. Elle s'est cristallisée et a donc pu garder les propriétés miraculeuse qu'elle avait à l'époque.

    - Oh...

    Elle ne comprenait pas vraiment et ne voyait pas à quoi ça pouvait bien servir, mais ça lui était égal pour le moment. Elle reporta son regard vers le cristal, captivée par sa beauté. Il saisit la petite sphère, et elle lui lança un regard mécontent.

    - Tu m'as dit de ne pas la toucher, non ?

    - Toi, tu ne peux pas la toucher, mais moi, je peux.

    - Pourquoi ?!

    Il ne put s'empêcher de rire en voyant à quel point elle se fâchait pour si peu.

    - Parce que toi, chaton, tu as un cœur extrêmement pur, qui attire cette petite chose-là. Si tu la touchais, ton cœur l'accueillerait, et je ne pourrais plus l'atteindre, et donc plus l'utiliser. Or, j'ai besoin de pouvoir l'utiliser. Tu comprends ?

    Elle hocha vaguement la tête, ne cherchant pas vraiment à comprendre, les joues légèrement rosées à cause de la mention de son "cœur pur"... Kisshu était peut-être un alien pervers et plutôt rustre par moment, mais il savait aussi la faire se sentir spéciale, et c'était quelque chose qu'elle ne dépréciait pas complètement chez lui.

    ---

    Ichigo sourit méchamment, et il grimaça pendant une fraction de seconde, se disant que ça ne lui allait pas du tout.

    - C'est donc là que tu le cachais ! Je crois me souvenir que tu ne voulais pas que je le touche, pas vrai ?

    Un éclair passa dans ses yeux dorés et son ton se durcit.

    - Ne pense même pas à retrouver cette boîte et à le toucher juste pour m'ennuyer, Ichigo. C'est très sérieux, ce n'est pas un jouet.

    Elle fut très légèrement décontenancée par le fait qu'il l'appelle par son prénom - elle avait remarqué qu'il ne le faisait que quand il était vraiment, vraiment sérieux, ce qui lui faisait toujours un peu peur - mais garda les idées claires... enfin, aussi claires qu'elles ne l'étaient avant qu'il ne l'appelle pas son prénom, en tous cas. Elle recula, quelques débris craquant sous ses pieds, et ramassa un assez gros morceau de verre brisé qu'elle porta à son cou. Il écarquilla les yeux.

    - Qu'est-ce que tu fais ?

    Ses jolis yeux roses devinrent humides, et sa voix se mit à trembler.

    - J'en ai assez ! Je n'ai aucune envie de devoir obéir à tes ordres jusqu'à la fin de ma vie, ni de devoir faire encore du mal à mes amis ! Je ne veux plus que tu te serves de moi pour faire je ne sais quoi avec ce cristal machin-chouette ! Et puisque tu ne sembles pas décidé à me laisser tranquille, il ne me reste plus qu'à faire en sorte que ça arrive !

    Il était abasourdi. Il savait qu'elle n'était pas heureuse de sa situation actuelle, mais de là à... Elle resserra sa prise sur le morceau de verre et un léger filet rouge partant de l'intérieur de sa main glissa sur son poignet, jusqu'à son coude, avant de goutter par terre. Elle ferma les yeux aussi fort que possible, le verre traçant une légère trace rouge sur le côté de son cou, et il attrapa instinctivement son poignet, le serrant fort, tellement fort qu'elle en lâcha immédiatement son arme improvisée. Elle rouvrit les yeux, énervée, prête à lui crier dessus, mais il la devança, encore plus en colère qu'elle.

    - Tu es folle ? Tu crois sérieusement que je vais te laisser mourir, après tout ce que j'ai fait pour que tu puisses vivre ?!

    Elle recula d'un pas, effrayée, son poignet toujours écrasé par la main de Kisshu. Elle réalisa à cet instant qu'elle ne l'avait jamais vu énervé, et que même s'il l'impressionnait toujours lors des combats, de par ses pouvoirs et sa force surnaturels, il ne lui avait jamais vraiment fait peur jusque là. Elle tenta cependant de ne pas se démonter.

    - Qu... Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu es censé nous tuer depuis le début, et je ne compte plus le nombre de fois où tu as failli le faire !

    - Oui, justement; failli ! Est-ce que tu comptes le nombre de fois où je t'ai volontairement laissée en vie ?

    Elle fronça les sourcils, contrariée; elle avait beau réfléchir, elle n'arrivait pas à se souvenir de ce genre de moments... Évidemment, il y avait les fois où il avait préféré flirter avec elle plutôt que de la combattre, mais est-ce que ça comptait vraiment ? Il se mordit la langue en réalisant que la plupart de ces moments dont il était en train de parler n'étaient pas encore arrivés, pour elle. En fait, à ce moment de la bataille, ils ne s'étaient pas encore vus si souvent que ça... Et il se souvenait très clairement du moment où elle avait commencé à lui plaire. C'était un peu plus tard que le moment où il était revenu dans le temps, lors du combat sous le cerisier. Il n'avait donc techniquement pas encore commencé à la protéger... Ou en tous cas, pas consciemment. Cependant, voyant qu'elle était troublée par cette déclaration, que ça pouvait fonctionner, il décida de continuer sur cette lancée. Après tout, même si ça n'était pas arrivé dans cette timeline, c'était réellement arrivé, pour lui. Il prit une grande inspiration et expira lentement, tentant de se détendre, de calmer son cœur qui avait failli s'arrêter en la voyant prendre ce bout de verre, et fit son possible pour adoucir sa voix et son visage avant de reprendre.

    - Je sais que ça peut sembler complètement bizarre et stupide, et je sais que tu ne vas probablement pas me croire, mais si je fais tout ça, c'est pour toi, Ichigo...

    Ses sourcils se froncèrent davantage, ses pupilles félines rétractées en deux fins traits menaçants, sa voix rendue presque rauque par la rage.

    - Effectivement, c'est stupide, et je ne te crois pas. Tu me fais faire du mal à mes amis, tu m'obliges à vivre ici, loin des gens que j'aime et avec toi, et tu le fais "pour moi" ?

    Un petit rire sarcastique empli de mépris échappa à ses jolies lèvres. Il soupira.

    - Je sais... Mais... C'est la seule façon que j'ai trouvée pour ne pas te tuer. Ni toi, ni tes amis. Si ce plan arrive à son terme, personne n'aura à mourir...

    Elle leva les yeux au ciel, exaspérée.

    - Tu n'arrêtes pas de répéter ça, mais tu ne m'as toujours pas parlé de ce fameux plan dont tu es si fier ! Comment je suis censée te croire ou comprendre où tu veux en venir dans ces conditions ?!

    Il plongea son regard dans le sien, et ni l'un ni l'autre ne bronchèrent pendant un long moment. Elle gardait une attitude mi-défensive, mi-menaçante - bien qu'elle soit évidemment loin d'effrayer Kisshu, qui trouvait ça plus adorable qu'autre chose. Il aimait cette assurance qu'elle arborait malgré sa faiblesse et sa fragilité. Après de longues minutes, il finit par soupirer, levant les mains, s'avouant vaincu.

    - Très bien. Je vais te dire en quoi il consiste...

    • Seconde chance ~ Chapitre 4 ♪

    Voilà le chapitre 4 ! L'histoire progresse petit à petit ! :3

    J'espère que les petits "sauts temporels" ne vous perturbent pas trop...
    J'me suis dit que c'était une façon d'écrire plutôt adaptée au thème de cette fiction, héhé ♪

    Désolée à ceux qui n'aiment pas trop la narration;
    faut dire que dans la partie avec Ryou, les bouches des persos étaient un peu... occupées. :p

    Vous attendiez-vous à tout ça ? Des choses vous ont-elles surpris ? Soulagées que Kisshu ne soit pas réellement mort, ou peut-être déçues que ça ne tourne pas en RxI (pour l'instant en tous cas; après, on sait jamais...) ?

    Quelle est cette fameuse chose qu'Ichigo a volé à Ryou lors de leur... petit câlin ? :D

    Et surtout: quel est ce foutu plan dont Kisshu n'arrête pas de parler depuis le prologue, bon sang ?! °^°

    La réponse (peut-être ?) dans le prochain chapitre~

    N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé,
    et à me faire part de vos hypothèses ♥


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  • Les portes du café s'entrouvrirent, laissant passer la lumière orangée du crépuscule, et elle s'écroula à l'intérieur plus qu'elle n'y entra. Quatre paires d'yeux se tournèrent en direction du bruit sourd qu'avait fait son corps en rencontrant le sol joliment carrelé, la curiosité d'en connaître l'origine très vite remplacée par l'urgence et l'inquiétude. Retasu fut la première à retrouver la parole.

    - Ichigo !

    Elle accourut vers son amie, et les trois autres mimèrent son déplacement, sans avoir réellement intégré ce qu'il venait de se passer.

    - Ichigo ! Est-ce que ça va ?

    - Re... tasu ?

    - Oh mon dieu, Keiichiro, la trousse de secours !

    Le jeune homme, qui s'était accroupi avec elle aux côtés d'Ichigo, se releva immédiatement et fonça vers l'arrière-salle, passant à côté de son ami blond, resté adossé au mur du fond du café, les bras croisés contre son torse et le visage fermé, comme à son habitude. Il se contentait d'observer la scène, les sourcils légèrement froncés.

    Retasu, aidée de Minto, retourna doucement Ichigo afin qu'elle ne fasse pas face au sol, posant au passage la tête de son amie sur ses genoux. La jeune fille-chat était dans ce qu'on pouvait appeler un sale état; elle était couverte de plaies qui avaient laissé de petites entailles dans la robe qu'elle portait déjà la dernière fois qu'elles s'étaient vues, plusieurs jours plus tôt. À première vue, aucune de ses blessures ne semblait profonde, mais son visage était d'une pâleur à rendre jaloux un fantôme, et elle semblait inconsciente ou à deux doigts de l'être.

    Keiichiro revint dans la salle avec la trousse de secours et, à contre cœur, découpa ce qu'il restait du haut de sa robe afin de pouvoir accéder à ses plaies, tandis que Pudding allait rapidement changer le panneau du café d'"Ouvert" à "Fermé" et s'affairait à fermer les portes à clé, évitant l'arrivée impromptue de gêneurs. Heureusement, pour Ichigo comme pour le gentleman qui se trouvait à ses côtés, son soutien-gorge molletonné avait plus ou moins protégé sa poitrine; il avait été un peu déchiré et la petite couche de mousse était apparente, mais au moins, il ne faudrait pas le lui enlever. Elle n'avais pas non plus de blessures en dessous de la taille. Les plaies n'étaient effectivement pas spécialement graves et saignaient à peine, voire pas du tout pour certaines. Il soupira, soulagé.

    - Alors ?

    Minto tentait de sembler stoïque et désintéressée, mais son visage et sa voix ne laissaient aucun doute quant à son inquiétude. Elle avait beau rendre la vie impossible à Ichigo et très souvent la critiquer, c'était en fait la première vraie amie qu'elle avait eue dans sa vie, et elle lui était évidemment très chère.

    - À première vue, rien de trop grave. Elle est probablement exténuée, rien de plus. Je vais quand même désinfecter et panser ses blessures, mais après une bonne nuit de repos, elle devrait aller beaucoup mieux.

    Les trois mew mew poussèrent à leur tour un soupir de soulagement. Ryou, lui, se poussa doucement du mur pour se diriger vers le labo, sans autre changement particulier dans sa posture ou son expression. Retasu le remarqua et le suivit.

    - Shirogane-san...?

    - Hm ?

    Il était déjà arrivé en bas de l'escalier - elle se demanda un instant s'il n'avait pas simplement sauté jusqu'en bas, avant de se dire que c'était impossible, à moins qu'il n'ait été un chat ou quelque chose du genre - et était assis à un bureau, tapotant sur le clavier de l'un des ordinateurs. Elle descendit et se posta debout à côté de lui, un peu en retrait.

    - Tu... Tu n'as pas l'air spécialement heureux qu'Ichigo soit revenue, je me trompe ?

    Elle attendit un peu, mais il ne répondit pas. En fait, rien n'indiquait qu'il l'avait seulement entendue; il continuait simplement à taper sur le clavier, affichant des tas de graphiques et des données auxquelles la jeune fille ne comprenait rien. Elle continua.

    - Pourtant, tu étais vraiment énervé et triste, quand on t'a appris la nouvelle...

    Il n'eut toujours pas de réaction. Elle se mit à jouer nerveusement avec ses doigts et à regarder ses pieds, se demandant si elle ne le dérangeait pas, se disant qu'elle se mêlait très probablement de quelque chose qui ne la regardait pas. Depuis environ la première milliseconde où elle avait aperçu le beau blond, elle n'avait plus eu d'yeux que pour lui, n'avait rêvé que de se rapprocher de lui. Et lorsqu'elle avait vu cette expression sur son visage, pourtant toujours si inexpressif, quelques jours plus tôt, quand il avait appris qu'Ichigo avait été enlevée... Elle avait su que c'était perdu d'avance. Elle n'était pas sûre qu'il s'en soit déjà lui-même rendu compte, mais n'importe quel observateur un minimum attentif et censé aurait pu deviner l'évidence de ses sentiments pour la leader du groupe.

    Cette pensée lui donna envie de pleurer, et tandis qu'elle se mordait la lèvre pour retenir ses larmes, il laissa son clavier tranquille.

    - C'est vrai.

    Il ne s'était pas retourné, mais même sans voir son visage, elle pouvait entendre dans sa voix la tristesse qui s'y trouvait certainement. Trouvant le fait qu'il lui ait répondu encourageant, elle ravala ses larmes comme elle put, puis reprit.

    - Pourquoi est-ce que tu es ici, à travailler, alors qu'elle est en haut, et qu'elle a besoin de soins...?

    - Keiichiro s'en occupe, non ?

    Elle se sentit stupide, rougit légèrement, puis reprit d'une voix tremblotante.

    - Ou-Oui, c'est vrai, mais... Enfin... Elle est... spéciale, pour toi, non...?

    Les larmes refirent leur apparition aux coins de ses yeux, et elle eut envie de mourir ou de devenir assez petite pour se cacher dans un trou de souris lorsqu'il choisit pile ce moment pour faire pivoter son siège et lui faire face. Elle ne bougea plus pendant un instant, retenant même sa respiration sans vraiment s'en rendre compte, priant pour qu'il n'additionne pas 2 et 2 et ne comprenne pas pourquoi elle était triste en parlant de ça. Heureusement, il ne la regardait pas vraiment, fixant pensivement un point invisible en face de lui.

    - Eh bien... Elle est la première à avoir reçu les gênes animaux, et celle dont l'ADN était le plus compatible, donc techniquement la plus puissante de vous, et...

    La jeune fille eut un petit rire nerveux qui ressemblait presque à un sanglot, mais il ne sembla pas le remarquer, trop étonné qu'elle l'interrompe de cette façon. Elle lui fit un petit sourire.

    - Je ne parle pas de ce genre de "spécial"... Shirogane-san, tu tiens à elle, non ?

    Il leva ses yeux bleus vers les siens, la fixant intensément, comme s'il essayait de lire au plus profond d'elle, avant de répondre.

    - Je suppose...

    ---

    Lorsqu'elle entrouvrit les yeux, la lumière de la pièce lui fit affreusement mal à la tête. À moins que la lumière ne soit en rien fautive là-dedans. Elle poussa malgré elle un petit grognement en s'asseyant, certaines de ses plaies se remettant à picoter désagréablement. Elles n'étaient pas profondes, mais elles n'en étaient pas moins douloureuses. Sa vision était encore un peu floue mais redevint assez vite normale, et elle put voir Minto assise juste à côté de son lit, en train de lui tenir la main, le visage rempli d'un soulagement indescriptible, tandis que Ryou se trouvait assis à son bureau, faisant mine de ne pas s'intéresser à elle. Ce fut la plus jeune des trois qui prit la parole en premier, prenant un air offusqué presque théâtral.

    - Qu'est-ce que tu as fait pour te retrouver dans un état pareil ? Est-ce que tu imagines à quel point je-

    Elle se coupa elle-même dans sa phrase, les joues légèrement rouges, avant de reprendre.

    - Je veux dire, à quel point les autres se sont inquiétés ?!

    Ichigo soupira et se laissa retomber dans le lit, le mal de tête étant décidément plus fort lorsqu'elle était assise.

    - Désolée...

    - Oui, ça, j'espère bien que tu l'es ! Mais ça ne répond pas à ma question. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

    Sa dernière phrase avait été bien plus douce et remplie d'inquiétude qu'elle ne l'aurait voulu, mais tant pis. Ichigo ferma les yeux, soupira, puis lui répondit d'une voix un peu endormie.

    - Kisshu... Il m'a emmenée sur Terre pour son fameux "super plan"...

    Elle avait fait une grimace en exagérant volontairement sur ces deux derniers mots.

    - Il voulait qu'on aille dans les égouts pour faire je sais pas quoi... Bref, quand il a eu le dos tourné, j'en ai profité pour l'assommer et m'enfuir.

    Elle fit une nouvelle grimace et ferma les yeux, les protégeant un peu de la lumière, avant de continuer.

    - Enfin, c'était ce que je m'étais imaginé. Le fait est qu'il a le crâne solide. Il est devenu fou de rage et m'a attaquée. J'imagine qu'il avait quand même été sonné par le premier coup, parce que j'ai réussi tant bien que mal à le frapper plusieurs fois et à plus ou moins esquiver ses attaques.

    - Oh, ma pauvre ! Mais... Si tu es ici, ... c'est qu'il est...

    - On s'est battus plutôt longtemps, mais j'ai réussi; il a fini par perdre connaissance. Je...

    Des larmes se formèrent aux coins de ses yeux et sa voix se fit plus faible.

    - Je ne savais pas quoi faire... Je me suis dit que si je me contentais de m'enfuir, il me retrouverait, ou qu'il ferait du mal aux gens que j'aime pour se venger... Alors, je...

    Elle fondit en larmes et sanglota, se rasseyant et se jetant dans les bras de son amie, incapable de continuer. Celle-ci l'y poussa, voulant savoir ce qui la mettait dans un tel état.

    - Tu quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

    - Je... Je l'ai fait couler au fond du lac près duquel on était... Minto ! Je l'ai tué !

    La mew mew bleue la regarda fixement, incrédule, les yeux écarquillés au maximum. Elles savaient toutes que le combat contre les aliens impliquerait probablement la mort de l'un des deux camps, un jour ou l'autre, mais cela leur semblait lointain, presque fictif, et aucune d'entre elles ne s'en était jamais vraiment soucié. Se dire que son amie avait effectivement tué un être vivant, qui était en plus - quoi qu'on puisse en dire - plutôt proche du genre humain... Elle avait du mal à en croire ses oreilles, à réorganiser ses pensées, à savoir quoi dire ou quoi faire pour la consoler. Y avait-il seulement quelque chose à dire ou à faire...?

    Ryou intervint à ce moment.

    - Tu es sûre qu'il est mort ?

    Ichigo s'arrêta de pleurer presque aussi rapidement que si on avait poussé un interrupteur, et leva vers lui des yeux incrédules.

    - Je l'ai fait tomber au fond d'un lac alors qu'il était inconscient, Shirogane !

    - Oui, j'ai entendu, mais qu'est-ce qui nous dit que les aliens ne peuvent pas respirer sous l'eau ?

    Elle cligna des yeux plusieurs fois, réfléchissant à la question.

    - Si... S'il n'était pas mort, il se serait sûrement déjà réveillé, et serait déjà venu me chercher ou vous tuer, ou même les deux... Non...?

    Ce fut au tour du blond de la regarder fixement en réfléchissant.

    - C'est une possibilité, en effet... Mais j'aimerais en avoir le cœur net. Ça te dérangerait de nous amener à ce fameux lac ?

    Minto lui lança un regard noir, et il se reprit rapidement.

    - Enfin, quand tu te sentiras mieux, évidemment...

    Ichigo hocha doucement la tête et se recoucha, face au mur.

    - Au fait, tu comptes squatter mon lit encore longtemps ?

    Il n'eut pas de réponse. Elle était certainement déjà repartie au pays des rêves.

    ---

    Faire semblant de dormir toute la journée, alors qu'elle avait déjà réellement dormi toute la nuit et n'avait plus du tout sommeil, avait été une plaie abominable. Mais elle ne pouvait tout simplement pas leur dire qu'elle allait mieux et se voir forcée de les conduire au fameux lac. C'était tout bonnement impossible. Et elle ne pouvait pas non plus esquisser le moindre geste ou faire quoi que ce soit pour se distraire, puisqu'elle se trouvait dans le lit de Shirogane. Il avait décidé de travailler dans l'ordinateur de sa chambre aujourd'hui, pour pouvoir la surveiller, "au cas où elle irait à nouveau mal ou aurait besoin de quoi que ce soit". Trop gentil...

    Elle était déjà entrée dans la pièce (sans frapper), un matin, et avait pu y découvrir un Ryou plutôt sexy, à moitié nu devant sa fenêtre, le soleil juste derrière lui. Elle savait donc qu'elle s'était réveillée le matin, puisque le soleil montrait le bout de son nez par cette même fenêtre. Il faisait déjà presque noir dehors, et le jeune homme n'avait toujours pas daigné sortir de la chambre une seule fois. À se demander s'il n'était pas un robot, pour ne pas boire, manger ou aller pisser pendant si longtemps ! Elle-même n'avait pas mangé, bu ni ne s'était soulagée de toute la journée, mais son estomac commençait à lui faire mal tant elle avait faim, sa bouche était pâteuse, et sa vessie prête à exploser...

    Tandis qu'elle passait le temps en énumérant mentalement tous les arguments en faveur de "Shirogane est un robot" (et il y en avait pas mal), il se leva enfin, la surprenant tellement qu'elle faillit sursauter. Elle l'entendit ouvrir puis fermer une porte, attendit prudemment, puis comprit qu'il s'agissait de la porte menant vers sa salle de bain lorsqu'elle entendit l'eau de la douche couler.

    Elle se leva du lit et se mit à fouiller la chambre. Même si elle avait toujours été très curieuse - et en particulier envers les secrets de monsieur Shirogane-le-robot-sans-coeur - elle n'aimait pas spécialement ce qu'elle était en train de faire. Elle n'avait simplement pas le choix. Elle se dépêcha de fouiller les tiroirs du bureau et de la table de chevet, les armoires contenant ses vêtements et divers trucs de scientifique qu'il semblait collectionner, regarda rapidement derrière les livres de sa petite bibliothèque, sans succès. Le bruit de la douche s'arrêta, et elle se dépêcha d'aller se recoucher, ayant tout juste le temps de remettre la couette au-dessus d'elle comme si rien n'avait bougé, avant qu'il n'entre dans la pièce - certainement encore une fois à moitié nu, étant donné la délai très court entre l'arrêt de la douche et sa sortie de la salle de bain.

    - Si tu ne dors pas, ne te retourne pas, compris, baka-Ichigo ?

    Elle devina son sourire en coin grâce au ton de sa voix. En temps normal, une remarque comme celle-là l'aurait mise hors d'elle. Pas cette fois. Son cœur rata un battement et elle eut du mal à respirer. Pourquoi "Si tu ne dors pas" ? Savait-il qu'elle ne dormait pas vraiment ? S'il savait, qu'allait-il en penser ? Qu'allait-il en conclure ? Qu'allait-elle bien pouvoir faire ??

    Elle tendit l'oreille à la recherche du moindre indice, et après un moment de silence qui lui sembla durer une éternité, l'entendit marcher vers elle. Elle cessa de respirer, convaincue d'être fichue. Il s'assit sur le lit, contre le bas de son dos, et elle sentit ses doigts effleurer son visage. Elle sursauta légèrement à son toucher, lui tirant un petit rire attendri. Il écarta quelques mèches de ses jolis cheveux roses qui lui cachaient la vue de son visage endormi et alla les glisser délicatement derrière son oreille. Il se surprit lui-même en remarquant le sourire qui se trouvait désormais sur son visage, et remercia vite-fait sa bonne étoile que personne ne puisse le voir.

    - Je vais finir par avoir des cheveux gris prématurément, à force de m'inquiéter pour toi, idiote...

    Un petit rire lui échappa à nouveau, et il se leva du lit. Ichigo recommença enfin à respirer et devint instantanément rouge tomate. Qu'est-ce qui venait de se passer, au juste...? Elle entendit des bruissements, devina qu'il s'habillait, et l'entendit quitter la pièce une seconde fois, se rendant cette fois sur le balcon reliant sa chambre au café. Une voix féminine se fit entendre, mais Ichigo ne comprit pas ce qu'elle disait, puis elle entendit Ryou répondre "Non, elle dort encore."

    Ce qui était certain, c'est qu'il ne la soupçonnait finalement absolument pas d'être réveillée. Jamais de la vie il n'aurait agi de cette façon s'il avait eu le moindre doute ! Ce qui n'était qu'une semi bonne nouvelle. Cela n'enchantait pas Ichigo de mentir à ses amis, mais encore une fois, elle n'avait pas vraiment le choix. Et le pire restait à venir.

    Elle n'arrivait toujours pas à croire que ce qu'il s'était passé était réel. Qu'est-ce que ça signifiait, au juste ? Ryou Shirogane, le robot esclavagiste sans cœur, l'appréciait-il finalement ? Pire, avait-il des sentiments pour elle ? Elle se surprit un instant à ne pas trouver cette idée dégoûtante. C'était même une idée relativement plaisante, en fait... Mais, au-delà du fait qu'elle ait déjà Aoyama, peu importait le genre de sympathie qu'il ressentait pour elle, finalement. Après ce soir, il la détesterait.

    Ils la détesteraient tous...

    • Seconde chance ~ Chapitre 3 ♪

    Voilà le chapitre 3 ! :D

    Je l'ai écrit juste après le 2, et le 4 est prêt aussi. J'ai pré-programmé leur publication puisque j'ai souvent même pas le courage d'allumer l'ordi en semaine quand je rentre de ma formation, haha... Donc, j'annonce; le 4 sort vendredi matin !

    Eh oui, un peu de RxI, ça ne fait pas de mal ! Surtout que si Kisshu est mort (RIP T_T),
    il faut bien que je la case avec quelqu'un, haha :') 

    À votre avis, quelle est cette fameuse chose qu'Ichigo cherche partout ? :p
    Pourquoi pense-t-elle que ses ami(e)s vont la détester ?? :o
    Si vous avez des suppositions, n'hésitez pas, je suis curieuse de savoir ce que vous pensez de tout ça !


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  • - Euh, non, pas moyen que j'aille là.

    - Je ne te demande pas vraiment ton avis, mon joli petit chaton.

    Elle se tourna vers lui, et il aurait pu jurer voir ses cheveux se hérisser légèrement sur sa tête.

    - Je ne suis pas ton chaton ! Et quoi que tu dises ou fasses, rien ne m'obligera à entrer dans un égout !

    Elle ne s'était réveillée que quelques heures plus tôt, et pourtant il avait déjà mal à la tête à force de l'entendre se plaindre. Il s'attendait à ce qu'elle soit difficile à apprivoiser, mais pas à ce point... du moins, il avait espéré qu'elle se montrerait plus coopérative, mais elle ne semblait toujours pas croire au bien-fondé de son plan. Il faut dire qu'il ne lui en avait pas encore spécialement parlé, et qu'elle ne lui faisait de toutes façons pas confiance.

    ---

    Il avait été réveillé par ses cris, tout juste assez étouffés par la vitre de la couveuse pour qu'il ne puisse pas comprendre ce qu'elle lui hurlait - certainement des menaces et, peut-être, quelques insultes. Il lui avait indiqué le bouton pour ouvrir la couveuse, celui qui se trouvait à l'intérieur et quelle n'avait de toute évidence pas vu, et elle en était sortie vexée comme un pou et d'autant plus furieuse. Elle avait tenté de le frapper de ses petits poings, sans grand succès.

    - Tu m'énerves !

    Elle était allée bouder dans un coin du vaisseau, et il avait préféré l'ignorer pour le moment; il devait réussir à recréer son détecteur d'eau bleue, qu'il n'avait pas encore créé à ce moment du passé, et pour ça il lui faudrait du calme qu'il n'aurait certainement pas avec elle aux alentours. Après 10 minutes environ, elle était déjà penchée par-dessus son épaule, à regarder ce qu'il faisait, tout en gardant une certaine distance de sécurité. Il tourna la tête vers elle et elle se remit droite immédiatement, ses yeux trouvant un soudain intérêt pour le plafond et son visage feignant le désintérêt le plus total. Il leva un sourcil, loin d'être dupe.

    - Tu as besoin de quelque chose ?

    - Oh, eh bien puisque tu en parles, oui. Déjà, j'aimerais pouvoir prendre une douche et me changer, puis je commence à avoir faim, et aussi, je m'ennuie à mourir !

    Il soupira, puis se remit au travail, l'ignorant complètement, ce qui la mit à nouveau hors d'elle.

    - Si j'avais su que tu comptais m'ignorer et te servir de moi comme d'une plante verte pour décorer ton vaisseau,

    Il tourna à nouveau la tête vert elle et l'interrompit d'un ton las.

    - Oui ? Si tu avais su, qu'est-ce que tu aurais fait ? Tu aurais laissé mourir tes amies, parce qu'ici, c'est "ennuyeux à mourir" ?

    Ses yeux s'écarquillèrent et papillonnèrent sous la surprise. Elle n'était pas vraiment habituée à voir Kisshu se comporter sérieusement, et d'une certaine façon, ça la mettait encore plus mal à l'aise que lorsqu'il la harcelait. Il se remit au travail, se protégeant les yeux avec des lunettes avant de prendre une sorte de fer à souder un peu bizarre.

    - Non, mais je-

    - Écoute, chaton. J'aime beaucoup ta jolie voix,

    Ce compliment lui décrocha un très léger sourire - même s'il venait de Kisshu.

    - mais les plantes, ça ne parle pas, alors sois un peu roleplay, s'il te plaît.

    Son sourire disparut. Elle cligna encore quelques fois des yeux avant d'exploser.

    - Qu-... Quoiii ?!

    - Je n'en ai plus pour longtemps; je m'occupe de toi dans cinq minutes, promis.

    - Mais ! Tu ! Graaaah !

    Elle partit en tapant des pieds et se mit en boule dans le coin qu'elle avait précédemment quitté, boudant à nouveau.

    - Sérieux, on dirait Shirogane...

    Cinq minutes plus tard, comme promis, Kisshu avait terminé. Il s'approcha d'elle; elle s'était calmée et était relativement satisfaite qu'il lui accorde enfin un peu d'attention; même se disputer avec Kisshu était plus agréable que de rester assise à ne rien faire.

    - Alors, qu'est-ce que tu voulais faire, déjà ? Ah, oui, prendre une douche, pas vrai ?

    Un sourire mesquin, "le sourire façon Kisshu" comme Ichigo en était venue à l'appeler, illumina son visage, et soudain son envie d'hygiène diminua fortement. Elle rougit à la simple pensée de ce à quoi il devait être en train de penser, et bafouilla.

    - Hm, oui, enfin, commencer par manger me conviendrait aussi...

    Il leva un sourcil et son sourire s'élargit. Il s'approcha d'elle et posa ses mains contre le mur, l'encerclant.

    - Tu es sûre ? Ça semblait pourtant plutôt urgent, tout-à-l'heure...

    Il se pencha pour murmurer à son oreille.

    - Et j'avoue que c'est une idée qui ne me déplairait pas vraiment...

    Elle rougit davantage et ferma les yeux aussi fort qu'elle le pouvait, espérant que ça l'aide à ne plus sentir son souffle chatouiller son oreille, frustrée que quelque chose d'aussi insignifiant lui fasse tant d'effet. Elle ne l'avouerait jamais à haute voix, mais que ce soit cet alien pervers ou son patron esclavagiste et sans cœur, lorsqu'ils faisaient ce genre de choses, son cœur s'emballait... Enfin, un peu, hein ! Elle détestait ce genre de comportement de leur part à tous les deux, et pourtant, elle n'arrivait pas à y rester indifférente.

    En revanche, elle arrivait à garder les pieds sur terre.

    Elle poussa de toutes ses forces sur son torse, et fut encore plus frustrée en sentant que s'il s'était écarté d'elle comme prévu, ça n'était pas parce qu'elle avait réussi à le repousser, mais parce qu'il s'était laissé faire. Elle lui lança un regard assassin, les joues toujours aussi rouges.

    - À moi, c'est une idée qui me déplairait beaucoup !

    Un petit rire satisfait s'échappa de ses lèvres.

    - Aw, chaton, ne me fais pas ces yeux-là; c'est beaucoup trop craquant~

    Il rit à nouveau en voyant son visage se décomposer. Elle ne s'y attendait visiblement pas. Il lui fit ensuite un sourire... normal. Presque gentil, en fait. Même si elle n'était clairement pas dupe; "Kisshu" et "gentil", ça ne faisait pas 2, ça faisait au moins 50 000 !

    - Soyons sérieux; si tu veux, je peux te montrer la... "douche". Et, évidemment, sans te déranger.

    - ... Quoi, sérieusement ?

    Il haussa les épaules.

    - Pour savoir si je dis la vérité, tu n'as pas d'autre choix que de me faire confiance et de voir, non ? De toutes façons, j'imagine que tu ne comptes pas rester sans te laver pendant tout le temps où tu resteras ici. Ce serait plutôt crade.

    Elle réfléchit un court instant, scrutant les yeux de l'alien à la recherche d'une quelconque preuve d'entourloupe, puis finit par se rendre à l'évidence. Elle n'avait certainement pas envie de ne pas se laver pendant... Pendant allez savoir combien de temps, d'ailleurs. Il faudrait qu'elle lui parle de cette question plus tard. Pour l'heure, elle le suivit docilement jusqu'à la salle contenant le dispositif qui leur servait de douche, et qui était assez différent de ce qu'elle connaissait. Il lui expliqua brièvement comment programmer l'engin, et comment, une fois qu'elle serait entrée dans l'espèce de cabine de douche arrondie et remplie de technologie, le laser antibactérien allait annihiler toute trace de saletés et de bactéries présentes à la surface de son corps, tout en y laissant une odeur de propre, assez éloignée des odeurs chimiques de la plupart des gels douches terriens. Simplement l'odeur de son corps, les odeurs désagréables causées par les bactéries accumulées dans la journée en moins.

    L'idée lui plaisait assez, même si elle lui semblait bizarre. Elle constata que le procédé chatouillait très légèrement, sans pour autant être désagréable ou la faire rire; une sorte de caresse très douce parcourait son corps en même temps que le rayon. Elle ferma les yeux et se surprit à ronronner légèrement. Une fois terminé, elle s'observa dans le miroir et remarqua presque immédiatement que sa peau et ses cheveux semblaient plus beaux que d'habitude. En touchant son bras et une mèche de ses cheveux, elle eut l'impression qu'ils étaient également plus doux... Mais c'était peut-être juste une impression.

    Elle enfila tranquillement les vêtements que Kisshu lui avait donnés avant de quitter la salle, sans même plus se préoccuper du fait qu'il puisse entrer à tout moment; elle se sentait tellement détendue que l'idée ne lui traversa même pas l'esprit. Elle se regarda ensuite à nouveau dans le miroir.

    Sa tenue ressemblait un peu à celle de l'alien. Elle était du même rose que ses cheveux et que son costume de mew mew. Le haut commençait au niveau du cou, et s'y ajustait comme par magie. Une sorte de collier rose foncé bordait donc le bas de son cou, puis laissait place à un tissu rose clair partiellement transparent qui recouvrait l'espace entre son cou et sa poitrine, s'élargissant à mesure qu'il descendait. Au niveau de la poitrine, le tissu devenait complètement opaque et avait la forme d'un bustier, à nouveau comme son costume de mew mew. Une petite pierre en forme de goutte, du même rose foncé que le "collier", ornait le milieu du bustier et tombait entre ses seins. Le bustier était très près du corps, probablement conçu pour le combat et donc pour tenir parfaitement en place, et se terminait un peu avant sa dernière côte. Le tissu partiellement transparent prenait ensuite la relève, partant du milieu de son abdomen et recouvrant ses côtés et son dos, mais laissant son ventre nu. Le pantalon était un peu plus simple, consistant globalement en un pantalon très similaire à celui de Kisshu - en version rose, bien entendu - mis à part qu'il lui tenait parfaitement à la taille et descendait jusqu'à ses chevilles, ne laissant deviner la finesse de ses jambes que lorsqu'elle marchait.

    En guise de chaussures, Kisshu lui avait donné des bottes de pluie, probablement trouvées sur Terre. Elle les regarda avec une expression légèrement dégoûtées; elle n'était pas particulièrement superficielle, mais elle savait que ça n'était pas vraiment en accord avec le reste de la tenue et la ferait paraître plutôt ridicule. Elle finit par les prendre à la main et par retourner à pieds nus jusqu'à la salle principale du vaisseau, où elle trouva sans grande surprise Kisshu, affairé à tripoter quelques boutons par-ci par-là sur une espèce de sphère tactile. Elle se racla la gorge et il se tourna vers elle, un sourire illuminant progressivement son visage à mesure qu'il la détaillait de la tête aux pieds. Il siffla.

    - Ça te va encore mieux que je ne l'espérais, chaton ! Heureusement que ces vêtements de filles traînaient dans le vaisseau.

    Elle s'apprêtait à lui faire une remarque par rapport aux bottes, mais une question lui vint en entendant cette réflexion.

    - ... D'ailleurs, puisque tu es le seul à être venu sur Terre et que tu n'es de toute évidement pas une fille, qu'est-ce que ça faisait là ?

    Il perdit immédiatement son sourire et elle aurait pu jurer voir ses joues prendre une teinte très légèrement rosée. Mais elle l'avait peut-être simplement imaginé. Il ne resta bouche bée que quelques secondes avant de se reprendre, haussant les épaules.

    - Va savoir ! Sûrement quelqu'un qui a eu envie de s'amuser dans le vaisseau avant que je ne parte...

    Elle marmonna.

    - "Quelqu'un", oui...

    Il fit mine de ne pas avoir entendu, amusé par le fait qu'elle soit embarrassée sans raison de l'être.

    - Tu as dis quelque chose ?

    - Non, rien. Je voudrais savoir pourquoi ça

    Elle tendit les bottes de pluie à hauteur de son visage pour qu'il voie de quoi elle parlait.

    - s'est retrouvé dans les vêtements que tu as voulu que je mette.

    - Parce qu'elle sont super sexy, évidemment !

    Elle haussa un sourcil, pas spécialement amusée par la blague.

    - Ne t'en fais pas, tu comprendras bien assez tôt !

    ---

    Elle aurait préféré ne jamais comprendre. Il avait finalement réussi à la faire entrer dans ce tuyau haut de deux bons mètres, dans lequel on n'y voyait pas à un mètre devant soi, même avec une lampe-torche, tellement l'endroit était rempli d'une espèce de vapeur d'eau à l'odeur répugnante qui se comportait comme du brouillard face à la lumière. Elle poussait un petit couinement de dégoût à chaque pas qu'elle faisait, ne voulant même pas savoir sur quoi elle marchait; tout ce qu'elle savait, c'est qu'à chaque pas, elle ressentait une texture molle et gluante, qui s'écrasait légèrement sous ses bottes en faisant des bruits assez dégoûtants. Kisshu, lui, flottait simplement derrière elle, visiblement plus dérangé qu'elle par l'odeur, mais évidemment beaucoup moins par ce qui tapissait le sol. Elle fit un nouveau pas et poussa un cri d'énervement mêlé à du ras-le-bol et se tourna vers lui, les larmes aux yeux, les nerfs à bout.

    - C'est encore loin ? S'il te plaît, dis-moi qu'on y est presque ! J'en peux plus !

    - Encore une centaine de mètres, je pense...

    - Et on en a fait combien jusque là ?

    Elle ne le voyais pas, mais devina un sourire amusé au coin de ses lèvres.

    - À peu près vingt.

    Elle poussa un nouveau cri de désespoir et faillit se laisser tomber à genoux sur le sol, avant de se rappeler ce que son corps heurterait si elle le faisait. Cette pensée lui fit avoir un frisson désagréable dans le dos, et un haut-le-cœur. Il se pencha vers elle, flottant toujours, mettant leurs visages au même niveau et bien trop proche à son goût, avec un grand sourire.

    - Si tu veux, mon offre tient toujours, chaton~

    - C'est ça, dans tes rêves ! J'ai eu le malheur de dire oui avant qu'on n'entre et pendant les trois secondes où tu m'as portée, tes mains ont "malencontreusement glissé" deux fois à des endroits inappropriés !

    Il prit une voix mielleuse, feignant à merveille l'innocence.

    - Aw... Mais comme tu le dis si bien, ce n'était que de malencontreux accidents !

    Mais elle n'était clairement pas dupe. Elle leva les yeux au ciel et se remit à marcher.

    - Ben voyons...

    Après quelques longues minutes de ronchonnements, qui l'amusaient probablement un peu trop, Kisshu poussa à son tour un cri, triomphant.

    - Ah !

    Elle fut tellement surprise de l'entendre "enfin" parler qu'elle trébucha sur son propre pied, comme cela lui arrivait très - trop - souvent, et il la rattrapa de justesse avant que son visage ne heurte la mélasse visqueuse et malodorante faisant office de sol. Il la remit sur ses pieds comme si elle n'avait pas été plus lourde qu'une poupée de chiffon, et après quelques secondes pour se rendre compte de ce qui était arrivé, elle explosa, honteuse.

    - Qu'est-ce que tu as à crier "Ah !" sans raison tout d'un coup ? Tu m'as fait peur, idiot ! À cause de toi, je suis presque tombée tête la première dans-

    - On est arrivés.

    Elle s'arrêta net de parler et le dévisagea, cligna des yeux plusieurs fois, puis lui fit un large sourire.

    - C'est vrai ??

    - Oui !

    - Enfin !!

    Elle lui aurait presque sauté au cou, s'il n'avait pas été lui. Elle aurait presque sauté tout court si elle n'avait pas eu peur de glisser, ou peur qu'une de ses bottes ne reste accrochée dans la mélasse et de se retrouver le pied nu dedans.

    - ... Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait, en fait ?

    Il regarda le capteur qu'il avait précédemment fabriqué, et auquel Ichigo ne comprenait pas grand-chose, avant de lui faire son fameux "sourire façon Kisshu".

    - Maintenant...

    Avant même qu'elle n'ait pu comprendre ce qu'il était en train de faire, leurs lèvres s'effleuraient.

    • Seconde chance ~ Chapitre 2 ♪

    Voilà le second chapitre !

    J'ai décidé de passer l'histoire à la troisième personne parce que j'avais du mal à écrire un Kisshu taquin et légèrement "pervers" à la première personne; je ne sais pas ce qu'il peut bien se passer dans sa tête dans ces moments-là donc il était tout fade et neutre (genre un mélange de Ryo et de Masaya), écrit à la première personne :/

    Désolée pour ceux qui aimaient Kisshu en narrateur, mais il vaut mieux du "il" et un bon Kisshu plutôt que du "je" et un mauvais Kisshu ! Pas vrai ?

    Je sais qu'il y a pas mal de description et que pas grand-chose n'avance dans ce chapitre, mais ne vous en faites pas, on aura bientôt connaissance du super plan de Kisshu, si tout va bien :D

    J'ignore quand j'écrirai le chapitre 3, il faut non seulement que j'aie l'inspiration mais aussi que j'aie le temps, et avoir les deux en même temps est assez compliqué en ce moment. J'espère bientôt, en tous cas !

    Bisous bisous ♥


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