L'espace qui se matérialisa autour d'Ichigo était cette fois un magasin de vêtements. Kisshu la tira rapidement dans une cabine d'essayage et elle rougit, s'imaginant ce qu'il avait en tête.

« Qu-Qu'est-ce que tu veux me faire, pervers ?!
- Hein ? »

Ichigo le gifla de toutes ses forces et voulut sortir de la cabine, mais il la retint par le poignet. Il la tira contre lui, et le dos de la jeune fille heurta son torse. Il passa ensuite ses bras autour de son corps et la serra contre lui.

« Idiote ! Je veux juste acheter de quoi me changer. Je vais pas me balader dans la rue habillé comme ça, et faut que je cache mes oreilles. C'est toi, la perverse ! Tu t'imaginais quoi, que j'allais te violer ? »

Il semblait un peu vexé, et Ichigo rougit davantage.

« Ah...aaaah..Mais, c'est de ta faute, aussi ! Tu veux toujours...Me faire des choses bizarres, alors...
- Chut-chut, tu es une petite perverse, point final. Maintenant si tu le veux bien, va me chercher quelque chose à me mettre.
- Pourquoi moi ?
- Tu me vois aller dans le magasin comme ça...?
- ...Mouais...
- Prends ce que tu veux, je fais confiance à tes goûts...Et je croise les doigts ! »

Il rit et, comme il l'avait lâchée, elle s'écarta rapidement de lui, puis sortit de la cabine et partit à la recherche de vêtements susceptibles d'aller à l'alien. Il devait faire le même tour de taille qu'elle, quant au T-shirt, elle décida de le prendre un peu trop large pour qu'il ne soit pas trop dépaysé de son espèce de top habituel. Elle choisit un T-shirt à rayures vertes, claires et foncées, et une chemise blanche par-dessus pour faire classe. Une cravate décorative avec les mêmes motifs que le T-shirt, et un jean noir faussement usé. Comme il n'y avait pas la taille qu'elle estimait être la sienne, elle prit également une ceinture à motifs argentés. Elle lui apporta tout ça dans la cabine et alla demander à la gérante du magasin s'il pouvait porter les vêtements tout de suite, pendant qu'il se changeait, prétextant qu'elle avait renversé un jus de fruit sur lui. La vendeuse accepta, et Ichigo retourna voir Kisshu. Elle fut abasourdie quand il sortir de la cabine. On n'aurait plus dit le même garçon... Il avait lâché ses cheveux et les avait ébouriffés, et avait..."rentré" ses oreilles ? En tous cas, elles ne se voyaient plus.

« Alors ?, s'enquit-il
- ...Ca te va bien, dit-elle en rougissant et en détournant le regard.
- Haha, je sais ! Tout me va, après tout, répondit-il avec un clin d'oeil. A toi maintenant !
- Hein ? Comment ça, à moi ?
- Tu vas pas te balader en costume de serveuse, quand même ?
- ...Ah...Oui, en effet...J'y pensais pu...
- C'est à mon tour de te choisir des vêtements ♥ »

Pas besoin de le préciser; Ichigo craignait le pire. Il lui amena un top rouge rayé, très moulant, qui s'arrêtait un peu au-dessus de son nombril, ainsi qu'une jupe rose avec une ceinture décorative brune. Elle se sentait un peu mal à l'aise dans cette tenue, mais Kisshu ne lui laissa pas le choix et alla tout payer -avec l'argent d'Ichigo, bien entendu-. Ils sortirent du magasin en remerciant la gentille vendeuse et commencèrent à marcher dans la rue. Encore une fois, ils ne se parlèrent pas. Kisshu ne lui avait même pas pris la main. Ils marchaient tout simplement côte à côte, sans vraiment avoir de destination précise, dans un silence presque pesant. Soudain, Kisshu s'arrêta. Ichigo se retourna pour voir ce qui n'allait pas.

« Chaton...Je peux t'enlever la clochette ?
- Euh, mais pourquoi tu veux me l'enlever ?, demanda-t-elle, surprise, en portant sa main à son cou et en caressant le petit grelot doré.
- Facile; c'est un cadeau de Roméo. Ca sera juste pour aujourd'hui...
- ...Bon...D'accord alors...De toutes manières, ça ne change pas grand-chose...
- Merci chaton ♥ »

Il dénoua le collier et, au lieu de le lui donner, le glissa dans sa propre poche.

« Mais... ?!
- Je te le rendrai, t'inquiète pas », dit-il en souriant.

Elle fit mine de bouder et il ne put s'empêcher de rire. Il lui prit la main et ils se mirent à nouveau à marcher, cette fois Kisshu parlait sans cesse, Ichigo ne trouvant rien à dire et n'ayant de toutes faons pas le temps d'en placer une. Ce qu'il disait l'amusait un peu, non pas que ça soit drôle, mais il avait une façon de parler assez enfantine qu'elle ne lui soupçonnait pas. Il avait raison, au fond; elle ne connaissait absolument rien de lui...et elle n'était pas mécontente de le découvrir.