• • Chapitre 1~ ♪

    Ichigo se tourna pour la énième fois dans son lit. Elle serrait fort son oreiller contre son ventre tout en réfléchissant à la situation. « Mais pourquoi j'ai accepté ? J'ai Aoyama, moi ! ...D'un autre côté, il ne m'a pas demandé de sortir avec lui, il m'a juste invitée à la plage et ça fait longtemps que j'n'y suis pas allée... Mais même ! J'ai cru qu'il m'invitait à sortir, et j'ai dit oui... Je suis une personne détestable ! Je ne mérite pas Masaya, je suis ignoble... Mais bon, ça fait longtemps que je l'ai pas vu quand même...». Et ça continuait, encore et encore, passant du bien au mal... Elle finit par s'endormir, très tard dans la nuit, sans même s'en rendre compte. Heureusement que le lendemain était un dimanche... Elle se réveilla vers 14h, ce qui, même si elle n'était pas lève-tôt, n'était jamais arrivé auparavant. Sa mère s'était inquiétée et était plusieurs fois passée la voir dans la matinée. Elle entra alors qu'Ichigo s'asseyait dans son lit, encore à moitié endormie.

    - Ca va, chérie ?, questionna sa mère.
    - Hmm, acquiesça Ichigo
    - Tu as dû te coucher tard ?
    - Hmm, fit-elle à nouveau en signe d'approbation
    - Tu devrais éviter. Même si on est le week end, tu auras encore plus de mal à te lever que d'habitude, demain...
    - Pas grave...
    - Si tu le dis.

    Elle sortit de la chambre et alla lui préparer de quoi manger. Ichigo flemmarda dans son lit une bonne dizaine de minutes, dans les nuages, avant de se réveiller complètement et de se souvenir de ses tourments de la veille. Elle décida d'essayer de ne plus y penser; elle en parlerait simplement avec Aoyama et si ça ne lui posait pas de problème, elle irait. Dans le cas contraire, elle dirait à Shirogane qu'elle a changé d'avis... Cette décision lui enleva un lourd poids des épaules. Elle descendit toute guillerette pour prendre son petit déjeuner, bien qu'il fut un peu tard pour ça... La journée passa rapidement, en même temps il ne restait plus beaucoup d'heures de jour. Le lundi et le mardi, elle n'avait pas été au café; elle avait de gros devoirs à faire donc elle avait demandé à avoir ces deux jours de libres. Le mercredi, elle dut passer l'après-midi là-bas en contre partie, au lieu de ne commencer qu'à 16h. Même si elle n'avait plus pensé à cette histoire de plage jusque-là, elle redevint très gênée en apercevant Ryo... Elle ne put s'empêcher de détourner les yeux quand il descendit l'escalier de sa chambre pour se rendre au labo. Il le remarqua évidemment et eut un sourire amusé. Il se dirigea vers elle, lui prit la main et la tira de force avec lui à la cave.

    - Shirogane, mais qu'est-ce que tu-
    - Arrête de te débattre, j'vais pas te manger... Suis-moi simplement.

    Elle obtempéra. Sa voix semblait étrangement joyeuse, cela l'avait intriguée. Une fois en bas, il la regarda, toujours d'un air amusé. Il avait même l'air de se retenir de rire.

    - ...Qu'est-ce que tu veux ?, demanda-t-elle, embarrassée.
    - Ce que je veux ?, répondit-il en lui souriant.

    Son visage devint ensuite extrêmement sérieux. Il s'avança vers elle... Elle recula par automatisme, mais se retrouva bien vite bloquée par le mur. Il saisit doucement une mèche des cheveux d'Ichigo, la portant jusqu'à son visage. Il ferma un instant les yeux, puis reprenant un petit sourire, planta ses iris bleu électrique dans ceux de la mew mew.

    - C'est toi que je veux, Ichigo...

    Les paroles firent immédiatement leur effet. Le coeur d'Ichigo s'accéléra jusqu'à atteindre un rythme affolant et son visage devint rouge tomate. Elle avait l'air encore plus affreusement gênée qu'avant. Cela fit s'accentuer le sourire de Ryo. Elle le repoussa doucement, lui faisait lâcher ses cheveux, et remonta tête baissée sans lui adresser le moindre regard. Il ne put réprimer un petit rire... Elle était si naïve qu'elle tombait toujours dans le panneau, quand il lui faisait une blague. Il était loin de se douter des conséquences qu'une farce aussi minuscule pouvait avoir...


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  • • Prologue~ ♪

    Ichigo était dans son lit. Elle n'arrivait pas à dormir à cause de ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt...
     
    Elle faisait la fermeture du café, tout en repensant à sa journée... Le chevalier bleu l'avait sauvée la veille, et depuis, elle n'avait pu s'empêcher de penser à Ryo. Ils se ressemblaient beaucoup, que ça soit physiquement -oreilles mises à part- ou dans leur façon de lui parler. Même lors de son rendez-vous avec Masaya, Ryo avait été le seul présent dans son esprit... C'était étrange. Elle avait tout juste fini de balayer et commencé à passer la serpillière quand Ryo entra dans la pièce. Il s'adressa à elle.

    - Tu es toute seule ?
    - Hein ? Ben, oui... Qu'est-ce que tu veux ?
    - Ca te dirait d'aller à la plage, un de ces jours ?

    Le rouge lui était monté aux joues. Elle avait cligné plusieurs fois des yeux, perdue. Il lui proposait d'aller à la plage, tous les deux ?

    - Euh, je... Oui, ça serait chouette... En plus, ça fait longtemps que j'ai pas vu la mer...

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  • • Oneshot 4 ♪ Cendrillon ~

    Il était une fois, à Tokyo, une jolie jeune fille. Elle s'appelait Ichigo, et depuis la mort de ses parents, elle était très malheureuse... Elle avait été recueillie par la famille Aizawa, qui avait deux filles. L'une s'appelait Minto, et l'autre Kanna. Elles avaient à peu près le même âge, et même si elles se détestaient, elles adoraient s'allier pour ennuyer Ichigo.

    - Les filles !, avait dit madame Aizawa.
    - Oui, quoi ?, avaient répondu les trois jeunes filles.
    - Je m'absente pour la matinée. A mon retour, je veux qu'Ichigo ait lavé toute la maison, fait la cuisine pour ce midi ainsi que la lessive et le repassage. Minto et Kanna, je veux que vous vous entraîniez à la valse et que vous suiviez vos cours de chant.

    Les trois filles acquiescèrent et la femme sortit. A peine eut-elle fermé la porte qu'elles partirent chacune de leur côté pour effectuer les tâches qui leur étaient demandées. Ichigo avait sorti les tapis et les avait secoués, les avait roulés et laissés dans l'entrée. Elle avait balayé l'immense maison, n'oubliant pas de bouger tous les meubles lourds et couteux comme elle le pouvait, puis avait remplir son sceau d'eau et été allée chercher la serpillière. Alors qu'elle venait de finir de laver le sol du grand hall d'entrée, qui était la dernière pièce qu'elle devait faire, Minto vint la voir, ses chaussures pleines de boue.

    - Oups... Je pense que tu as oublié une tâche, là !, dit-elle en désignant ses propres traces de pas.
    - Minto, je venais de tout finir !

    Kanna s'approcha à son tour et donna un grand coup de pied dans le sceau d'eau sale.

    - Ah oui ? Eh bien tu travailles très mal dans ce cas, parce que moi, je trouve ça encore très sale !

    Les deux soeurs se mirent à rire puis repartirent ensemble à l'étage, pour leur leçon de piano. Ichigo avait envie de pleurer... Elle avait encore une fois mal au dos à cause du balais, de la serpillière et du poids des meubles qu'elle avait du déplacer, et elle se sentait vidée de toute énergie. Ca, c'était probablement du au fait qu'elle n'ait pas le droit de prendre un petit déjeuner, et qu'elle avait été privée de dîner la veille parce qu'une marche de l'escalier grinçait... Elle ravala ses larmes comme elle put et alla chercher de l'eau propre, recommençant à zéro l'immense salle... Quand elle eut fini, elle était en sueur et avait déjà mal partout alors qu'il n'était que 9h. Elle remit les tapis à leur place et se dépêcha d'aller mettre les machines à lessiver en route après avoir trié le linge en fonction des couleurs, puis s'attela au repassage, faisant aussi vite et bien qu'elle le pouvait. Ca lui prit un peu plus d'une heure et demie, et il était déjà presque 11h quand elle commença à préparer le dîner. Heureusement, ses deux "soeurs" ne vinrent plus l'ennuyer... Elle termina de dresser la table juste à temps, madame Aizawa étant rentrée.

    - Tu as oublié les serviettes..., fit-elle remarquer d'un air désagréable.
    - ...Pardon, répondit Ichigo en s'inclinant avant d'aller en chercher.
    - Mes chéries, vous avez bien suivi vos cours ?
    - Oui, mère, répondirent les deux soeurs.
    - Bien, je suis fière de vous.

    Elles passèrent à table, critiquant la cuisine d'Ichigo. Ca n'était pas parfait, même si elle faisait de son mieux, certes... Mais les commentaires l'attristèrent. Elle tenta de le cacher et encaissa avec le sourire, mangeant calmement sans dire un mot, comme si elle n'était pas là.

    - Oh, au fait ! Le fils d'un regretté ami organise un bal demain soir. Il possède une très grande fortune héritée de son père, et j'ai entendu dire que son coeur était à prendre... Je veux que vous alliez à ce bal.
    - Hm... Il est beau ?, demanda Minto.
    - Est-ce qu'il est gentil ??, s'enquit Kanna.
    - Qu'est-ce que ça peut bien faire ? Il est riche, c'est amplement suffisant.
    - C'est vrai..., acquiescèrent les jeunes filles en ricanant.
    - Euh, madame... Je pourrais y aller aussi ?, demanda timidement Ichigo.

    Les trois bourgeoises la dévisagèrent de façon hautaine.

    - Toi ?, demanda madama Aizawa. Tu veux rire, j'espère ?! Tu me ferais trop honte.
    - De toutes façons, c'est pas comme si un riche pouvait s'intéresser à quelqu'un comme toi, lança Kanna.
    - Tout à fait !, renchérit Minto.
    - Je ne veux pas qu'il s'intéresse à moi ! Je... Je voudrais juste m'amuser un peu...
    - Je ne te loge et ne te nourris pas pour que tu ailles t'amuser à des bals où tu n'as pas ta place, jeune fille, répondit sévèrement madame Aizawa. Pense plutôt à accompagner mes chères anges pour qu'elles s'achètent des robes et des parures. Elles auront besoin d'une porteuse...
    - ...Bien, madame..., se résigna Ichigo.

    L'après-midi, Ichigo et ses deux "soeurs" allèrent dans un magasin de haute couture pour choisir des robes. Elles hésitaient entre plusieurs, mais ne pouvaient pas se décider... Lorsqu'elles flashèrent soudain sur la même robe. Elle se mirent à s'insulter et à se gifler, disant chacune qu'elles l'avaient vue avant. Une vendeuse, plutôt jeune donc sûrement une stagiaire, intervint.

    - Mesdemoiselles... Ne vous disputez pas s'il vous plait, il doit nous en rester une en stock, vous pourrez avoir la même.
    - ...La même ?, répondirent-elles en coeur. Et puis quoi encore ? Je veux pas avoir la même robe que cette petite pimbêche ! Donne-la-moi, c'est la mienne t'as qu'à t'en trouver une autre !!

    Elle se mirent à tirer chacune sur une manche de la robe, et au final, la déchirèrent...

    - ...Elle est fichue, tu peux l'avoir, dit Minto en la balançant à la figure de sa soeur. Moi, je vais prendre celle-ci, fit-elle en désignant une autre robe un peu plus loin.
    - T'es folle ?! J'en veux plus non plus ! Si c'est comme ça, je prendrai celle-là, déclara-t-elle à son tour, montrant une autre robe.
    - Mesdemoiselles, je vous demanderai de rembourser celle que vous avez abimée...
    - Evidemment, répondit Minto. Ichigo, t'es devenue sourde ? Va payer. Nous on va à côté, au magasin de chaussures.
    - Et dépêche-toi, on n'a pas le temps de trainer !, ajouta Kanna en suivant sa soeur hors du magasin.
    - Oui, oui..., fit Ichigo en soupirant. Désolée pour cette scène, elles sont... fatigantes, parfois.
    - C'est rien voyons !, répondit la stagiaire. Je m'appelle Retasu, et toi... Ichigo, c'est ça ?
    - Oui, répondit-elle.

    Les deux jeunes filles se dirigèrent vers la caisse, et Retasu encoda les références des trois robes, puis annonça le prix.

    - Tu ne t'achètes pas de robe, au fait ?, demanda-t-elle à Ichigo.
    - J'ai pas le droit, c'est pas mon argent...
    - Ah... Si tu veux, tu peux avoir celle qui est abimée. On n'a pas le droit de la vendre si elle a été déchirée, et je pourrais facilement recoudre la manche...
    - Non, non, je ne voudrais pas abuser !, dit Ichigo en composant le code de la carte de crédit.
    - Ce n'est rien voyons, répondit Retasu en riant. De toutes manières, si tu n'en veux pas, elle finira à la poubelle ou découpée en vieux chiffons... Et puis, tu dois de toutes manières la payer, alors...
    - Bon... D'accord, dans ce cas...
    - Tu prends les robes maintenant ou tu veux qu'on vienne les livrer ?
    - Il faudrait les livrer demain vers 10h, s'il te plait.
    - Très bien. A demain alors, dit-elle avec un grand sourire.

    Ichigo suivit les deux soeurs dans plusieurs magasins de chaussures, de bijoux, les accompagna à la manucure, puis elles rentrèrent. Ichigo fut bien soulagée de pouvoir poser tous les paquets, qui n'étaient pas vraiment légers puisqu'elles s'étaient acheté trois paires de chaussures différentes chacune. Elle dut préparer le dîner rapidement, puis après avoir mangé, alla se coucher.

    Le lendemain, elle se leva comme d'habitude à 6h. Elle prépara trois copieux petits déjeuner, se risquant à en prendre un morceaux, son ventre criant famine... Elle les apporta ensuite dans les chambres de Minto, de Kanna, puis dans cette de madame Aizawa. Elle alla se laver et s'habiller rapidement pendant qu'elles mangeaient, puis les accueillit en bas lorsqu'elles descendirent.

    - Minto, Kanna, je veux que vous vous rendiez chez le coiffeur et dans tous les salons de beauté qu'il faudra pour que vous soyez les plus belles ce soir. Il faut que ce jeune homme tombe amoureux de l'une d'entre vous. Ichigo, tu ne les accompagnes pas cette fois, la cheminée a besoin d'être nettoyée... Sois sûre d'ouvrir au livreur quand les robes arriveront !
    - Oui, madame, répondit-elle en s'inclinant.

    Les trois bourgeoises sortirent en même temps, et Ichigo alla se changer en trainant les pieds. Ramoner la cheminée... Et puis quoi encore ? La famille Aizawa était riche, non ? Pourquoi ne pas se payer 50 bonnes et un ramoneur, plutôt que de lui demander de tout faire ? Elle grommela puis s'attela à la tache. Elle prit soin de rouler à nouveau les tapis et de les mettre à l'abri de la suie, ainsi que de couvrir tous les meubles du grand salon, et le sol jusqu'à la porte d'entrée pour aller ouvrir au livreur. Celui-ci, ou plutôt celle-ci, sonna une demie heure plus tard environ, et fut bien surprise de voir une Ichigo couverte de suie de la tête aux pieds.

    - ...Retasu ? Bonjour, dit-elle en souriant.
    - Euh... Bonjour, Ichigo... Tu... Pourquoi tu es toute sale ?
    - Je dois ramoner la cheminée...
    - Ah ? Les gens qui habitent ici ont une aussi immense maison mais doivent demander à leur fille de ramoner la cheminée ?, demanda-t-elle, encore plus étonnée
    - Je suis pas vraiment leur fille, c'est... Compliqué. Ce sont les robes ?, demanda-t-elle, pour changer de sujet, en voyant les trois boites qui se trouvaient par terre, à côté de Retasu.
    - Oui. J'ai réussi à amener la tienne en même temps sans que le patron ne me voie ! J'espère que personne ne te dira rien ?
    - Je suis seule à la maison, aucun risque. Merci...
    - Je t'en prie. Tu as un tampon pour signer le reçu ?
    - Ah, oui, répondit-elle en fouillant dans un tiroir d'un meuble en chêne qui se trouvait dans l'entrée. Voilà !
    - Merci. A bientôt j'espère, dit Retasu en s'en allant
    - Oui, au revoir..., répondit Ichigo en fermant la porte.

    Elle termina rapidement de nettoyer la cheminée, puis alla se laver. Elle jeta les vieux vêtements qu'elle avait mis, qui étaient désormais fichus, puis fit de même avec les tissus qu'elle avait utilisés pour couvrir tout la pièce. Elle monta les paquets dans les chambres de Minto et de Kanna, déposant les leurs sur leurs bureaux respectifs, puis rejoignit sa propre chambre, son paquet à la main. Elle l'ouvrit et remarqua que la déchirure à la manche avait été parfaitement recousue; on n'aurait pas pu dire qu'elle avait été complètement fichue la veille. La robe était blanche, et s'arrêtait un peu au-dessus du genou. Elle formait un bustiers, avec de fines bretelles transparentes, et des "manches" en tissus rose peu opaque qui tombaient des épaules. Le bas de la robe était également couverte du même tissus rose, avec une "ouverture" sur l'avant. Elle remarqua deux boites au fond du paquet, ce qui expliquait qu'il soit plus gros que ceux des soeurs... Elle les sortit et les ouvrit; l'une était une boite à chaussures, dans laquelle se trouvaient de jolies chaussures avec de petits talons, blanches à fioritures roses claires. Dans l'autre, se trouvaient des gants, également blancs et ornés de rose, ainsi que des rubans pour les cheveux roses à dentelles blanche. Il y avait également un mot dans une fond du paquet.

    « J'espère que ça te plaira... »

    C'était probablement Retasu qui lui avait fait ces cadeaux. Et ça lui faisait évidemment très plaisir... Elle n'aurait malheureusement pas beaucoup d'occasions pour les porter. Elle essayait de se souvenir de la dernière fois où elle avait pu sortir simplement pour s'amuser avec des amis, quand le téléphone sonna. Elle déposa délicatement la robe sur son lit et descendit pour répondre.

    - Allô ?
    - ...Euh, Madame Aizawa est là ?, demanda une voix masculine.
    - Non, désolée, elle est sortie. Je peux prendre un message si vous voulez ?
    - Ca serait gentil, merci. C'est au sujet du bal que je donne ce soir, je devais lui communiquer l'adresse... Tu as de quoi noter ?
    - Oui, répondit-elle en saisissant un stylo.

    Il lui dicta l'adresse et elle la nota sur le calepin qui se trouvait constamment à cet endroit. Elle avait l'habitude de prendre des messages pour madame Aizawa.

    - Au fait, à qui ai-je l'honneur ?
    - Euh... Je m'appelle Ichigo...
    - Oh, la jeune fille que Madame Aizawa a recueillie récemment ? Elle m'a beaucoup parlé de toi, d'après elle tu es une imbécile incapable...
    - Ah... Eh bien, si elle le dit...
    - T'en fais pas, dit-il en riant. Elle dit ça de toutes les personnes qu'elle envie. Je suppose que tu dois avoir quelque chose de spécial, qu'elle ne peut pas acquérir même avec tout son argent.
    - ...C'est gentil...
    - J'espère que tu viendras à ma petite fête, ce soir ?
    - J'aimerais bien, mais madame Aizawa me l'a interdit...
    - Hmm... Eh bien je te ferai chercher moi-même dans ce cas. Ainsi elle ne pourra pas t'empêcher de venir. D'accord ?
    - Evidemment, répondit-elle avec un grand sourire. Merci beaucoup !
    - Je t'en prie. A ce soir, Ichigo.
    - ...A ce soir...

    Elle reposa le téléphone sur sa base, et explosa de joie. Elle allait pouvoir assister au bal ! Elle pourrait sortir s'amuser, pour une fois depuis bien longtemps ! Et en plus, elle pourrait porter sa jolie robe ainsi que les cadeaux de Retasu... Mais elle ne savait pas du tout à quelle heure on viendrait la chercher. Elle vit qu'il était déjà 11h passée et se dépêcha d'aller préparer le repas. Ses trois pires cauchemars revinrent et, comme toujours, critiquèrent sa cuisine, qui n'était pourtant pas si affreuse.

    - Au fait, madame... Votre ami a appelé dans la matinée pour donner l'adresse où aura lieu le bal. Je l'ai notée sur le calepin.
    - Bien, parfait.
    - Il... Il a aussi demandé si vous saviez à quelle heure vous étiez attendue ? Il n'est plus certain de vous l'avoir dit..., inventa-t-elle.
    - Evidemment, que je le sais. Le bal commence aux alentours de 19h. Comme tous les bals chics et bien organisés.
    - Oh, et, les robes sont arrivées. Je les ai montées dans vos chambres, ajouta Ichigo en regardant les deux soeurs qui s'excitaient en l'entendant.
    - ...Dis donc, je te trouve bien calme, Ichigo..., remarqua soudain Minto.
    - C'est vrai, d'habitude tu as toujours l'air d'un petit chien apeuré, ajouta sa soeur.
    - J'ai passé une assez bonne matinée, ça doit être pour ça..., dit Ichigo avec un petit sourire.

    Les deux soeurs se regardèrent un instant puis haussèrent les épaules. Elles s'en fichaient, de toutes façons, de ce qui avait pu la rendre aussi joyeuse. Après le repas, Ichigo était libre de faire ce qu'elle voulait, il n'y avait plus aucune tâche à faire pour le moment, et elle en était bien heureuse. Elle en profita pour faire une petite sieste, n'oubliant pas de mettre sonner son réveil à 16h pour avoir le temps de se préparer.

    Elle se réveilla difficilement. Être allongée dans son lit et pouvoir se détendre, c'était plutôt rare pour elle... Elle repensa à cette histoire de bal, et trouva immédiatement la motivation pour se lever. Elle repassa sous la douche, plus longuement cette fois, se permettant d'emprunter un soin pour que ses cheveux soient encore plus doux et brillants, et profitant tout simplement de l'eau chaude qui s'écoulait sur sa peau nue. Elle se sécha les cheveux avec un sèche-cheveux, se brossa les dents trois fois d'affilée, et se maquilla légèrement les yeux (mascara et crayon noirs). Elle mit aussi un peu de rouge à lèvre de la même couleur que ses lèvres -ou presque-, juste pour les faire briller.

    Ca n'était pas grand-chose, mais elle se trouvait beaucoup plus jolie comme ça... Elle enfila ensuite sa robe, puis se coiffa, faisant de jolies couettes avec les rubans que lui avait offerts Retasu. Elle se coiffait toujours de cette façon, avant. Quand elle avait le droit de se coiffer, de sortir, de s'amuser... de vivre. Quand ses parents étaient encore là... Elle avait laissé sa frange en dehors des couettes, ainsi que des mèches -trop courtes pour être attachées- qui encadraient son joli visage.

    Elle enfila les chaussures et s'entraina pendant près d'une demi heure à marcher correctement avec. Elle avait failli tomber plusieurs fois, mais arrivait déjà à marcher convenablement. Elle enfila ses gants et s'amusa à imaginer le bal. Tout plein de gens qui dansent, qui tournoient dans tous les sens en parfaite symbiose, suivant l'air de la musique jouée par l'orchestre professionnel... Des tas de gens distingués, et aussi celui à qui elle avait parlé au téléphone. Elle ne connaissait même pas son prénom... Mais elle avait très envie de le rencontrer. Elle l'avait trouvé terriblement gentil, et ça l'avait beaucoup étonnée; les seules personnes bourgeoises qu'elle connaissait étaient loin d'être sympathique. Il était un peu moins de 19h quand elle entendit sonner. Elle sortit de sa chambre et vit les 3 mégères s'avancer vers la porte.

    - Ca doit être le chauffeur que j'ai engagé, dit madame Aizawa.

    En effet, un chauffeur de limousine les attendait de l'autre côté de la porte. Elle partirent rapidement, laissant Ichigo seule, n'ayant pas remarqué ses vêtements. La porte sonna à nouveau quelque minutes plus tard...

    Arrivées là-bas, elle virent un magnifique jeune homme. Leur mère se dirigea vers lui et elles la suivirent.

    - Bien le bonsoir, très cher, fit madame Aizawa.
    - Oui, bonsoir, répondit-il sans la regarder.
    - ...Il y a un problème ?, demanda-t-elle, un peu vexée.
    - Non, non, pas du tout, dit-il en la regardant finalement.
    - Je te présente mes filles. Minto, et Kanna, annonça-t-elle en les montrant successivement.

    Les deux jeunes filles firent une révérence élégante, mais il les regarda à peine.

    - Excusez-moi, j'attends quelqu'un en particulier.
    - Ah oui ? Qui ça ?, demanda madame Aizawa, un peu énervée.
    - Elle, dit-il en souriant alors que sa voiture approchait.

    Le chauffeur se gara et elle sortit. Elle semblait un peu perdue de voir autant de monde, et pas du tout à l'aise... Pourtant, presque tous les regards furent tournés vers elle. Elle était ravissante... Ryo se dirigea en trottinant vers elle, pour l'accueillir. Il se présenta, lui fit une révérence et lui baisa la main. Elle rougit... Elle ne savait pas du tout comment réagir. En plus, le jeune homme qui se trouvait devant elle était tout simplement magnifique. Blond, les yeux d'un bleu électrique envoûtant, un magnifique costume et un sourire si charmant que le coeur d'Ichigo en oublia de battre pendant plusieurs secondes avant de s'affoler. Elle se sentit rougir...

    - Au... Au fait, dit-elle timidement.
    - Hm ?, fit-il.
    - Co...Comment vous appelez-vous ?
    - Ryo Shirogane. Et toi, Ichigo... ?
    - Momomiya. Ichigo Momomiya, monsieur, dit-elle en s'inclinant
    - Allons, pas de "monsieur", dit-il en riant. Tu peux m'appeler Ryo... Et tutoie-moi, s'il te plait.

    Ils discutèrent un peu tout en se dirigeant à l'intérieur de la salle. Elle ne l'appelait plus "monsieur" et avait arrêté de le vouvoyer, mais jamais elle n'oserait l'appeler par son prénom... Elle l'appelait "Shirogane", et il n'insista pas. La salle était magnifique, avec un plafond en miroirs dorés, des murs marron foncé aux ornements plus clairs, décorés pour l'occasion de "banderoles" de tissu sur lesquelles étaient attachés des fleurs magnifiques...

    L'orchestre jouait dans un coin un peu reculé de la salle, probablement pour éviter que des danseurs ne s'approchent trop et ne les dérange, et tout autour de la grande piste, il y avait des tables rondes, pour environ quatre personnes, un peu plus si on se serrait, avec de jolies nappes blanches plutôt longues et décorées chacune d'un vase avec un bouquet des mêmes fleurs que sur les murs. Les chaises semblaient confortable, il y avait un buffet dans le fond de la salle, probablement assez rempli pour nourrir tout le Kanto, et des serveurs passaient dans la salle avec des plateaux remplis de verres de champagne, de jus d'orange, ou encore de toasts au caviar ainsi que d'autre mets raffinés. Ichigo était émerveillée... Mais aussi très mal à l'aise. Ryo le remarqua, et l'emmena s'asseoir avec lui à une table.

    - Détends-toi, personne ne va te manger. C'est pour ça que j'ai prévu un buffet, plaisanta-t-il.
    - Désolée, c'est la première fois que je suis entourée d'autant de gens importants, répondit-elle en riant nerveusement.
    - Importants ? Par vraiment... Ils ont juste beaucoup d'argent, ça ne fait pas d'eux des personnes à part.
    - Ben...
    - Tu me trouves différent des personnes que tu connais ?, demanda-t-il.
    - Eh bien, vous... Je veux dire, ...Tu es beaucoup plus gentil que les Aizawa...
    - C'est une évidence. Ces petites pestes sont aussi pourries que leur vieille mère...
    - Elles pourraient t'entendre !
    - C'est le cadet de mes soucis, ça. Je me fiche de faire bonne figure, de me conduire correctement ou non en public, et de toutes les politesse inutiles que ces richards emploient tous les jours. Je ne pense pas être spécial simplement pour mon compte bancaire... Tout comme tu n'es pas moins bien qu'une autre, même si tu n'es pas riche.
    - Si tu n'aimes pas les riches, pourquoi avoir invité tous ces gens ?, demanda Ichigo, intriguée.
    - Tous ces gens, comme tu dis, sont des amis de mon défunt père. Je veux simplement voir lesquels ne s'intéressent à moi que pour mon argent. Aizawa en fait partie; j'ai eu l'impression qu'elle voulait que j'épouse une de ses filles, dit-il en riant.
    - Oui, en effet, ça lui plairait bien, répondit-elle avec un grand sourire.

    La musique se termina, puis une autre débuta.

    - ...Tu sais danser ?
    - Pas vraiment..., répondit Ichigo, un peu gênée.
    - Alors je vais t'apprendre, dit-il en lui prenant la main et en se levant.

    Il lui tint une main, légèrement élevée, le coude en angle droit, et passa son bras libre dans le dos d'Ichigo après avoir mis la deuxième main de la jeune fille sur son épaule. Ils se mirent à tournoyer sur la piste, s'amusant à bousculer "sans faire exprès" les autres couples de danseurs. Ils dansèrent sur 3 musiques différentes, puis Ichigo retourna s'asseoir, un peu fatiguée. Il la rejoint peu après avec deux petites assiettes, sur chacune se trouvait une pare de gâteau.

    - A la fraise. Tu en veux ?, demanda-t-il.
    - Oui, j'adore les gâteaux à la fraise !, répondit-elle avec un immense sourire.

    Il lui sourit en retour et déposa l'une des assiettes devant elle, gardant l'autre pour lui. Ils mangèrent en se regardant, riant sans savoir pourquoi. Ichigo finit par se mettre un peu de crème sur la joue, à force d'agiter sa cuillère tout en riant. Ryo changea de chaise, s'asseyant juste à côté d'elle, et, tenant son visage entre ses mains, embrassa sa joue pour en enlever la crème. Il tenait toujours son visage, et leurs regards se croisèrent... Il se pencha lentement vers son visage, la regardant dans les yeux... Elle était toute rouge, et ferma docilement les paupières. Il fit de même lorsque leurs lèvres se frôlèrent. Ils hésitèrent un peu, et finalement, les joignirent. Leur baiser fut très court, mais tout simplement magique... Il se sentaient bien, ils étaient tous les deux extrêmement heureux. L'horloge sonna minuit...

    Ichigo se réveilla, grâce à son très cher réveil-matin. Sa mère l'appelait, pour savoir si elle était bien réveillée... Elle répondit que oui, et repensa à son rêve.

    - Ryo...

    Elle se tourna dans son lit et se rendormit. Un magnifique sourire aux lèvres...


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  • • Oneshot 3 ♪ J'ai enfin compris...

    Septembre 2010, Quelque part à Tokyo.

    Nous avions réussi. Deep Blue avait été détruit, le mew aqua avait réparé tous ses dégâts... La Terre était sauvé, ainsi que tous les humains, et ça sans que personne n'y reste. J'étais si heureuse que Masaya n'ait rien, alors que j'avais du le détruire en même temps que cet être maléfique qui l'habitait... Alors que je le serrais fort dans mes bras, je vis Kisshu. Il se trouvait à une dizaine de mètres et nous observait... Il n'avait pas l'air très heureux. Il ne l'était pas. Je relâchai mon étreinte et me détachai d'Aoyama.

    - ...Je reviens, lui dis-je avec un sourire un peu forcé.

    Il me regarda avec étonnement lorsque je le contournai pour me diriger vers Kisshu. Je vis un petit sourire se dessiner sur le visage de l'alien... Alors qu'il était debout sur le sol, il se mit à léviter légèrement et s'enfonça dans la petite forêt à côté de laquelle nous nous trouvions. Il se déplaçait d'une façon très fluide qui m'intimait de le suivre... Je m'avançai à mon tour entre les arbres, le cherchant du regard. J'entendis son petit rire amusé derrière moi. Je me retournai, et il m'embrassa rapidement sur la joue sans que je puisse réagir. Il me regarda ensuite en souriant. Je lui rendis son sourire...

    - Merci Kisshu. Si tu n'avais pas été là... Je... Non, tout le monde, serait mort à l'heure qu'il est...

    Ma gorge se noua, et les larmes me montèrent aux yeux. J'eus un petit rire nerveux et essuyai vivement le peu qui avaient déjà coulé sur mes joues, avant de reprendre d'une voix tremblante.

    - Pardon, je sais même pas pourquoi je pleure...

    J'eus un nouveau rire nerveux, et il me caressa la joue, essuyant à son tour mes larmes. Il me regarda dans les yeux.

    - Je me fiche que les autres humains soient sauvés. Pour moi, tu es la seule qui compte, Ichigo...
    - ...Je suis vraiment désolée de ne pas ressentir la même chose pour toi...
    - Hm ? Désolée de ne pas m'aimer, c'est bien ce que tu veux dire ?, me demanda-t-il d'un air amusé.
    - Oui, répondis-je calmement.
    - ...Eh bien j'espère que tu comprendras vite, conclut-il avec un sourire triste. Oh, au fait...
    - Oui ?
    - Je dois bien mériter un petit quelque chose pour t'avoir offert ma vie, susurra-t-il d'un air séducteur

    Il me prit mains. Il entremêla ses doigts entre les miens, et serra doucement mes paumes, tout en avançant, me faisant reculer jusqu'à ce que je butte contre un arbre. Il colla son corps au mien, passant un bras dans mon dos, l'autre effleurant ma joue pour aller se mêler à mes cheveux. Il joignit tendrement ses lèvres aux miennes, m'entraînant dans un baiser passionné...

    Je fermai docilement les yeux et portai à mon tour une mains dans ses cheveux, plaçant la deuxième sur son épaule, me laissant entraîner par son charme inhumain. Un courant de plaisir parcourait mon corps et je ne pus retenir un gémissement lorsque sa bouche se posa dans mon cou. Il embrassa et lécha ma peau, laissant probablement de petite marque rosée lorsqu'il la suçait et la mordillait. J'en voulais plus... Je voulais qu'il me fasse ressentir un tas de sensations délicieuses, que son amour se matérialise en moi sous la forme d'un plaisir intense...

    Comme il l'avait tant voulu depuis notre rencontre, j'étais tout à lui. Il aurait pu faire de moi absolument tout ce qu'il voulait, j'étais finalement son jouet... Ses mains, qui étaient descendues sur mes hanches, remontèrent lentement le long de mon corps, me faisant frissonner. Je pensai alors qu'il les dirigeait vers ma poitrine, mais elles se détachèrent de moi juste avant d'y arriver, et continuèrent à monter. Il les plaça sous mon visages, paumes sur la mâchoires et pouces dans le bas de mes joues. Il me fit lever la tête et planta ses iris d'or dans les miens... Il semblait heureux, et très amusé. Il me contempla pendant près d'une minute sans rien dire...

    - Qu'est-ce qu'il y a ?, finis-je pas lui demander.
    - Tu es si belle, mon chaton..., répondit-il dans un murmure. Je dois y aller... Je reviendrai te voir, un jour. Et j'espère que ce jour-là, tu auras compris...
    - Aller où ? Et qu'est-ce que je dois comprendre ?, m'enquis-je, légèrement troublée.
    - Il faut que je retourne auprès de mon peuple. Je dois les sauver... Le mew aqua nous aidera, mais ça sera quand même difficile. Et si leur prince est absent, ils risquent d'être perdus...
    - Parce que tu es un prince ?, demandai-je en riant.
    - Ca t'étonne à ce point ?, répondit-il avec un grand sourire.
    - ...Non. C'est vrai que tu m'y as plusieurs fois fait penser... Mais de là à croire que c'était vrai... Hey mais, une minute ! Ca ne me dit pas ce que je dois comprendre ?
    - Tu le sauras quand tu comprendras, se contenta-t-il de me dire avec un clin d'oeil. A une prochaine fois, mon petit chaton...

    Il déposa un baiser sur mon front et disparut après m'avoir une dernière fois caressé la joue. Il était parti... Pour très longtemps... Peut-être même pour toujours...

    Mes jambes se mirent à trembler, ne me soutenant plus. Je tombais à genoux sur le sol tapissé se feuilles mortes aux couleurs d'automne. Je me sentais si mal... Je ressentais exactement la même chose que plus tôt, dans la forteresse. Lorsqu'il avait fermé les yeux et était tombé dans un sommeil si profond que rien au monde n'aurait pu l'en sortir... Je me sentais si vide. Si triste... Un sanglot monta dans ma poitrine et je ne pus empêcher de nouvelles larmes de couler. Je sentais encore sa main effleurant doucement ma joue comme si j'avais été de porcelaine... Comme si je lui étais précieuse... Je restai là pendant des heures, à pleurer pour une raison que j'ignorais... Ou plutôt, que je voulais ignorer.

    Février 2011, Parc de Tokyo.

    Aujourd'hui, je sais parfaitement pourquoi j'ai tant pleuré. Après l'affrontement, Aoyama et moi sommes restés ensemble quelques semaines, puis nous nous sommes séparés. Je l'aimais bien, mais plus autant qu'avant... En fait, je doute même de l'avoir Aimé un jour. C'était plutôt un amour comme on peut en éprouver pour une star; ça fait battre le coeur et ça rend joyeux, mais au fond, ça n'est pas vraiment de l'Amour.

    Le mois qui a suivi la rupture, Shirogane a été excessivement gentil avec moi. Parce que, oui, nous nous voyons toujours, avec les filles. On ne travaille plus au café -il a fermé, et rouvrira s'il y a à nouveau une menace-, mais tout ce qu'on a vécu ensemble, tout ce danger dans lequel nous nous sommes mutuellement confié nos vies... Ca a créé des liens très forts entre nous, je nous vois mal nous séparer définitivement les uns des autres. Pour en revenir à ce cher Ryo, ... Eh bien je n'ai pas été dupe très longtemps. Tous ses sourires auxquels j'avais droit, les balades qu'on faisait rien qu'à deux, ça m'a ouvert les yeux sur les sentiments qu'il éprouvait pour moi. Il m'a dit qu'il m'avait aimée dès l'instant où nos regards s'étaient croisés... J'ai accepté de sortir avec lui. Je l'aimais bien, il était très mignon et adorable, et puis il m'aimait. Nous sommes restés ensemble pendant un peu plus de deux mois, mais j'ai préféré rompre...

    Je me sentais très bien avec lui, j'adorais ses baisers et tous les moments que nous passions ensemble, et il n'a rien fait de mal pour que je le quitte. Il le sait, d'ailleurs. C'est juste que... je ne l'Aimais pas. Je me sentais à la fois heureuse, mais aussi très triste et nostalgique, lorsque je me trouvais avec lui. Mais ça n'avait aucun rapport avec Shirogane. Je me sens toujours triste et nostalgique, quoi que je fasse... Aujourd'hui, je sais pourquoi. J'ai compris.

    - Je t'aime, Kisshu...

    Seulement, Kisshu n'était toujours pas revenu. Ca faisait peu de temps qu'il était parti... Mais pour moi, ça durait depuis une éternité. Il me manquait tellement...

    - Je le sais, fit une voix derrière moi.

    Je me figeai. Je n'arrivais plus à bouger... Cette voix... Je me trouvais là, dans le parc rempli de personnes diverses. Le brouhaha qui régnait disparut soudain. Je ne l'entendais plus. Le seule que j'entendais, c'était lui.

    - Je le sais depuis longtemps... mon petit chaton.

    Il me prit dans ses bras, se trouvant toujours derrière moi. Il m'embrassa la joue.

    - Tu m'as tellement manqué..., réussis-je à articuler d'une toute petite voix.
    - Toi aussi, mon chaton... Toi aussi...

    Il enfouit son visage dans mon cou et prit une grande inspiration par le nez, remplissant ses poumons.

    - Tu sens si bon... Encore plus que dans mes souvenirs, finit-il par dire.

    Je devinai à sa voix qu'il devait avoir un grand sourire et me tournai vers lui. La première chose que je remarquai, c'était que ses vêtements étaient différents. Beaucoup plus... princiers. Je constatai ensuite que ses longues oreilles n'étaient pas le moins du monde cachées, sauf un peu par ses cheveux qui étaient détachés. Nous étions en public, mais je m'en fichais pas mal, qu'il ait de grandes oreilles. Je l'aimais, c'était tout ce qui m'importais... Je plongeai ensuite mon regard dans ses yeux, d'un or liquide si magnifique que j'aurais pu vouloir m'y perdre pour l'éternité... Il resserra l'étreinte qu'il avait sur ma taille, me faisant rougir, ce qui accentua son magnifique sourire et laissa passe une petite canine par dessus sa lèvre inférieure. Je lui souris en retour, j'étais si heureuse...

    Il écarta doucement mes cheveux de mon visage et se pencha pour m'embrasser. J'oubliai de respirer pendant plusieurs seconde, le plaisir de sentir ses douces lèvres contre les miennes me faisant perdre la tête... Je ne sentais plus mon corps et s'il ne m'avait pas tenue dans ses bras, je serais probablement tombée à la renverse. Il se détacha de moi, apparemment très amusé par l'effet qu'il me faisait. J'avais la tête qui tournait, j'étais probablement la personne la plus heureuse du monde... Ou plutôt, de l'univers.

    J'entendis à nouveau les passants. Beaucoup criaient, avaient peur. D'autres étaient choqués par ce que nous faisions. Quelques uns appelaient la police, disant qu'un alien était revenu. Oui... Il était revenu. Je me répétais ses mots plusieurs fois, ils me faisaient jubiler. Je me jetai dans ses bras, l'enlaçant aussi fort que je le pouvais. Il rit et me caressa les cheveux... Je me sentais si bien.

    - Est-ce que tu as envie de voir ma planète ?, me demanda-t-il soudain.

    Je desserrai légèrement mon étreinte pour le regarder, surprise. Il me faisait un très grand sourire qui me fit répondre avant même d'avoir compris la question...

    - Oui...

    Il m'embrassa fugacement sur les lèvres, puis nous disparûmes, faisant pousser des cris d'effroi à davantage de passants affolés...


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